Gérer son temps de travail entre les consultations et les tâches administratives

Marie-Paule Chariot est anesthésiste en clinique. Comme tout praticien libéral, elle doit trouver un équilibre entre ses consultations avec les patients et les tâches administratives. Voici son emploi du temps passé au crible…

L’allongement du temps de consultation
« Quand je me suis installée en 1981, c’était ‘simple’ : il suffisait de soigner les patients. Ils ne participaient pas à la décision médicale, ils ne posaient pas de questions… ». Depuis les patients ont acquis des connaissances en matière de santé, ils se préoccupent des choix médicaux qui les concernent – eux ou leurs proches -, les rendez-vous médicaux doivent s’intégrer à leur emploi du temps professionnel et personnel ; ils veulent aussi savoir comment se déroulera le soin, s’il y a des complications à prévoir… des informations qui relèvent de l’amélioration de la qualité de la prise en charge.
Le temps de consultation comprend dorénavant la dimension secrétariat de la prise de rendez-vous, les explications sur le soin et sur la prise en charge de la douleur… Le médecin doit savoir faire, et au-delà : il doit « bien » savoir faire. Le patient est davantage dans une position de consommateur qui attend que le temps consacré à sa santé s’intègre à son quotidien en causant le moins de dérangement possible.

Le temps de formation
Les praticiens doivent consacrer du temps à la formation continue pour être compétents sur les innovations techniques, les bonnes pratiques médicales, et la mise en pratique optimisée de ces nouvelles connaissances.


Le temps d’évaluation et de vie sociale dans l’établissement
Des rencontres entre professionnels sont organisées pour échanger les connaissances, confronter les points de vue… Des réunions d’évaluation sont aussi régulièrement programmées pour faire le point sur les connaissances acquises, sur la RMM, aborder les pistes d’amélioration…

Marie-Paule Chariot estime ainsi que son temps de travail se découpe de la façon suivante :
– 25% de soin
– 25% d’échanges et d’explications aux patients
– 25% de formation
– 25% d’évaluation et de vie sociale professionnelle dans l’établissement de santé ;
alors qu’en début de carrière, la proportion était de :
– 75% de soin
– 25% de vie sociale dans l’établissement de santé et de formation.

Elle rappelle que cette distorsion du temps est l’une des raisons majeures pour lesquelles les médecins revendiquent une meilleure rémunération : « Nous sommes payés à l’acte, et les actes médicaux ne représentent plus que 30% de notre activité. Bien que les activités annexes soient nécessaires pour faire évoluer la profession et améliorer la qualité de soin, c’est en pratique du temps de travail non rémunéré. »