GRAND ANGLE
65 500 nouveaux cas de cancer du sein en Allemagne
En 2003, le gouvernement allemand prenait le sujet du cancer du sein à bras le corps, énonçait des objectifs en termes de santé publique et lançait une campagne d’information et de dépistage auprès des femmes, de leurs proches et des professionnels de santé : « Cancer du sein : réduire la mortalité et augmenter la qualité de vie. » Les recommandations émises par le ministère de la Santé sont simples : une palpation pour toutes les femmes de 30 à 50 ans, puis une mammographie tous les 2 ans pour les femmes de 50 à 69 ans. Tous les frais médicaux sont pris en charge par les caisses maladie.
65 500 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés chaque année, ce qui pour une population de 41 millions de femmes (sur 81 millions), signifie 158 femmes sur 100 000.
L‘âge moyen de ces femmes est de 64 ans. Sur 1000 femmes dépistées, 970 sont négatives, 30 cas sont suspectés, 24 sont des faux positifs et 6 cas sont diagnostiqués. 18 000 femmes décèdent chaque année de ce cancer. Cette campagne de sensibilisation porte ses fruits puisque la mortalité a baissé en Allemagne de 7,5 % depuis 2004.
Sources : Robert Koch Institut, ministère de la Santé fédéral.
Dr Anne Mallet, Secrétaire National de l’AFC-UNHPC
POUR OCTOBRE ROSE, VOUS NE MANQUEZ PAS D’IDÉES
LA FEMINITE AVANT TOUT
Hôpital privé Paul d’Egine, Champigny sur Marne (94)
Comment rester féminine quand les cheveux commencent à tomber ? En relation avec la socio-esthéticienne, un conseiller vient présenter différents modèles de perruques toutes les deux semaines. Le 11 octobre, patientes et soignantes font une présentation-défilé de toutes ces perruques en cheveux artificiels, naturels, ou encore des foulards et turbans. Un moment « fashion » fort attendu. Par ailleurs, des praticiens de l’établissement tiennent des mini conférences et un retour sur images des plus de 40 salariés participants mi-septembre à la course La Parisienne viendra souligner la mobilisation des équipes.
Un WEEK-END EN MONTAGNE !
Clinique Sainte-Clotilde (97)
Dans l’environnement extraordinaire de l’île de la Réunion, une vingtaine de soignants et autant de patients partent en montagne à Mafate pour un week-end. « C’est d’abord le plaisir d’être ensemble mais aussi celui bien sûr de prolonger la relation thérapeutique au-delà des unités médicales, via le sport et la reconquête du bien-être », explique Isabelle Servant, psychologue. Un week-end organisé avec l’association Run Odysséa pour apprendre à mieux appréhender la vie après le cancer et qui se déroule traditionnellement fin juin, un Juin rose pour les réunionnais.
TOUS EN ROSE
Polyclinique Sainte Marguerite, Auxerre (89)
On forcera le trait pour la bonne cause pour Octobre rose à la Polyclinique Sainte-Marguerite où le rose dominera le temps du mois de la prévention du cancer du sein. La façade de la clinique reflétera le rose en signe d’engagement dans la campagne et les salariés joueront eux-aussi le jeu de la couleur rose, qui sera déclinée dans les repas et la décoration. Les patientes seront à l’honneur ce mois d’octobre et recevront des accessoires, des friandises et des fleurs … roses.
UN BRACELET, UN LIEN QUI NOUS UNIT
CMC Les Cèdres, Brive (19)
C’est une tradition désormais bien ancrée, aux Cèdres, on s’engage contre le cancer du sein ! Les bracelets roses sont portés au poignet pour les personnels administratifs et épinglés fièrement à la boutonnière par les personnels hommes et femmes à tous les étages. Durant le mois d’octobre, les soignants se transforment en communiquant et à l’entrée des services de soins, dans le hall d’entrée, informent et sensibilisent. Les Cèdres et la Ligue contre le cancer organisait hier lundi une collecte d’accessoires féminins, sacs, ceintures, bijoux, foulards, à remettre aux patientes, les soutenant ainsi dans le maintien de leur féminité. Enfin, dimanche, ce sera l’occasion d’une grande manifestation à l’espace J. Ferrat de Brive.
ROSE SUR BLANC
Clinique du Ter, Ploemeur (56)
Les couleurs du ruban rose sur fond blanc peintes sur la pelouse de la clinique du Ter devront résister aux éléments naturels et tenir tout le mois d’octobre. Un symbole repris sur les blouses de toutes les équipes et arboré fièrement le 11 octobre, grande journée d’information à la clinique où se succéderont séances d’initiation à la sophrologie, réflexologie plantaire, zumba et au sport. La clinique organise un grand concours photo à l’attention des personnels qui porteront le rose.
APPORTER UN NOUVEAU REGARD
Clinique du Pont de Chaume, Montauban (82)
Faire que les patients portent un regard nouveau sur les professionnels qui s’investissent en tant que personnes et pas seulement en tant que professionnels, tel est le challenge que s’est fixé la Clinique du Pont de Chaume pour sa 2e édition de Octobre rose. Pour se faire, tous les services sont mobilisés, y compris les secrétariats, le laboratoire, la radiologie et Oncorad. Un partenariat original avec l’Hôpital de Montauban consiste à une exposition photo sur la féminité, présentée simultanément dans les deux établissements. Les modèles, des soignants, des personnels administratifs volontaires et des anciens malades des deux établissements poseront devant l’objectif et une affiche créée pour l’évènement, sera exposée dans les cabinets des médecins traitants et sur les réseaux sociaux. Parmi les multiples autres actions, Lili Sohn, auteur de « La guerre des tétons », viendra dédicacer son ouvrage à la clinique.
INTERVIEW
Natacha Espié, présidence de l’association Europa Forum France, coalition européenne contre le cancer
QU’EST-CE QU’EUROPA DONNA ?
Le Forum France d’Europa Donna a été créé en 1998, il est la branche française de la coalition européenne qui fédère 46 pays. Tout le monde y partage le même objectif fondamental : garantir dans tous les pays la même qualité de prise en charge du cancer du sein. Cependant, chaque pays a ses spécificités. En France, Europa donna est une association militante contre le cancer du sein et porte la voix des femmes concernées. En effet, ce cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, beaucoup trop en décèdent alors que dépisté tôt ce cancer se soigne. Notre objectif est de faire comprendre l’intérêt du dépistage et d’accompagner les femmes au cours de la maladie et après le cancer. Informer, soutenir et accompagner, voilà le cœur de notre travail.
Sur le plan européen, la France n’est pas mal lotie en ce qui concerne la prise en charge des cancers du sein, mais il faut rester vigilant sur l’accès aux traitements dans toutes les régions et pour toutes les catégories sociales, car il y a des inégalités. Lorsque nous avons été auditionnés pour le Plan Cancer III, nous avons présenté nos recommandations réitérées ensuite par une lettre ouverte aux décideurs et notamment la mise en place d’une consultation « de sortie ». Cette consultation viserait à récapituler tout ce qui a été vécu par la patiente au cours de son traitement, à estimer les séquelles, à lui annoncer son suivi et à l’orienter de façon personnalisée vers des soins de support. La consultation devrait être tenue par une personne qui a une vision globale du parcours de soins de la patiente, infirmière ou praticien. Nous avons également participé à la concertation citoyenne sur l’intérêt du dépistage organisé, mise en place cette année par l’INCa et le ministère de la Santé. Nous soutenons ce programme national de dépistage organisé qui permet à toutes les femmes d’y accéder équitablement. Il a concouru à améliorer la qualité de l’examen, grâce aux critères exigeants imposés aux radiologues, tant au sujet de leur formation que de la performance de leur matériel et il offre aux femmes la sécurité diagnostique accrue de la double lecture. Il apporte à la santé publique des données épidémiologiques importantes pour la recherche. « Participer au dépistage constitue, ainsi, pour chaque femme, tant un acte individuel qu’un geste solidaire pour améliorer collectivement la prise en charge de toutes les femmes. »
Quelles sont vos initiatives en direction des patientes ?
Europa Donna Forum France, ce sont 13 délégations en région, un réseau de près de 60 bénévoles, un conseil d’administration et un comité de professionnels de santé qui siège dans notre conseil scientifique. Nous jouons donc la proximité : quand on veut vraiment faire de la sensibilisation, ce n’est pas seulement avec des brochures, mais en se déplaçant sur le terrain. Nous organisons notamment tous les premiers lundis du mois, les Cafés Donna pour que les femmes concernées par les cancers du sein se retrouvent et discutent. Nous avons aussi toute une série de publications pour aider les femmes à comprendre le dépistage, la maladie, l’hormonothérapie, la rechute, l’importance de l’histoire familiale, etc. Le 7 novembre notre 17e colloque annuel aura lieu au Palais du Luxembourg, il traitera du thème « Mon cancer du sein : Pourquoi moi ? ». Il est dédié aux patientes, aux proches, aux professionnels, etc.
Et cette année, qu’avez-vous mis spécifiquement en place pour Octobre rose ?
Nous restons dans la droite ligne de ce que nous avons mis en place depuis plusieurs années avec nos partenaires. Nous tenons des stands dans des hôpitaux (publics et privés), des cliniques, des centres de lutte contre le cancer, nous animons des quizz et des échanges avec les patientes, les personnels de santé, les familles et toutes les personnes qui fréquentent le hall de l’établissement. Nous participons également à toute une série d’initiatives en région : la journée Octobre rose organisée à Paris par la Mutualité Française, la campagne « Tous à vélo pour nos lolos » à Lyon, des expositions d’art ou de photos dans des hôpitaux. Etc. Nous avons également travaillé avec d’autres acteurs très efficaces pour sensibiliser au dépistage et que l’on oublie souvent : les pharmaciens de ville. Sans oublier le relai par la presse santé. Tout le monde s’y met !
Plus d’informations sur www.europadonna.fr