INFOGRAPHIE
INITIATIVES SANTÉ
Voir les choses en grand
Clinique Turin, Paris (75)
Le côlon géant gonflable, magistralement installé dans la cour de la Clinique Turin, a attiré les regards et de nombreux patients et professionnels, curieux d’en savoir plus sur le cancer colorectal. Autour de la structure, une partie de l’équipe d’endoscopie était mobilisée pour répondre aux questions et distribuer flyers et goodies aux visiteurs intéressés. Et pour l’occasion, un immense ruban bleu a été confectionné.
Au total, une cinquantaine de personnes ont été renseignées. « D’une manière générale, les professionnels sont informés mais ils apprécient de pouvoir compléter leurs connaissances », fait remarquer Malvina Brauge, chargée de la communication. « Le grand public est bien moins au courant, mais il est vrai qu’avec un côlon de cette taille, les esprits sont marqués. » Parions que le message est passé : après 50 ans, faites-vous dépister tous les 2 ans !
Initiative gagnante
Cliniques du Pôle Santé Sud, Le Mans (72)
Aux cliniques du Pôle Santé Sud, la vitrophanie interpelle. Initiative gagnante puisque c’était le but recherché. De fait, les patients et les visiteurs demandent à l’accueil comment se procurer un kit de dépistage. Le personnel a été formé pour renseigner chacun selon les cas. Par ailleurs, une campagne d’affichage visant à collecter des fonds au profit de La Ligue contre le cancer et incitant au dépistage a été mise en place … Le traditionnel repas bleu a aussi été proposé le jeudi 14 mars au personnel.
La stratégie du côlon
Clinique Axium, Aix-en-Provence (13)
La Clinique Axium a imaginé une véritable stratégie pour mobiliser son personnel, les patients et les visiteurs au dépistage du cancer colorectal.
Le 7 mars, « la première campagne a été menée auprès des professionnels de santé de l’établissement. Cette campagne visait aussi à favoriser la sensibilisation auprès des patients dès leur admission », raconte Linda Caggiano, référente IDE du service endoscopie. « Si les soignants comprennent les enjeux et connaissent les chiffres clefs, ils en parlent. L’action réalisée sous forme de quiz a connu un franc succès. Les gagnants ont reçu un petit déjeuner, des chocolats ou des friandises. »
Le 10 mars, quatre personnes de la clinique ont participé à la course MARSeille Bleu organisée par l’Hôpital Européen au Parc Borély à Marseille. « Une nouvelle occasion de nouer des contacts et de communiquer. » L’équipe de la Clinique Axium a fait le tour des stands et discuté avec les différents intervenants et le parrain de la manifestation Basile Boli, ancien footballeur de l’Olympique Marseille.
Le 13 mars, les visiteurs ont assisté à une animation autour du côlon virtuel, commentée par les docteurs Ange Mickaël Khalil, chirurgien viscéral et digestif, et Rémy Romney, gastro-entérologue. Près de 40 personnes ont participé à cette journée et échangé avec les praticiens.
Le 14 mars, l’équipe du service endoscopie a participé au projet porté par la Ligue contre le cancer et la Ville d’Aix-en-Provence. Un stand d’information s’est tenu avec différents professionnels : médecin, infirmières ASALEE, direction Santé Publique et Handicap, la Maison des Usagers, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers) et des centaines de ballons bleus gonflés à l’hélium et affichant un message de prévention ont été accrochés au mobilier urbain du cours Mirabeau.
Enfin, le 21 mars, le personnel vêtu de bleu se retrouvera sur les escaliers du jardin de l’établissement. La photo prise de haut fera apparaître un ruban bleu humain. Tous ces événements sont repris sur les réseaux de la clinique. Bravo !
Les lentilles, ça marche !
Pôle Santé Oréliance, Saran (45)
Lentilles roses, petit épeautre, quinoa, sarrasin… Le 28 mars, à l’occasion de sa journée Mars bleu, le Pôle Santé Oréliance accueillera à côté du stand prévention un producteur local de légumineuses (riches en fibres) pour souligner l’importance de l’alimentation dans la prévention du cancer colorectal. « Le stand a très bien fonctionné l’année dernière, donc on renouvelle l’opération » précise Betty Berrue, attachée de direction. Les diététiciennes de l’établissement seront sur place pour « gérer l’aspect recettes » et proposer un jeu autour du « bien manger », tandis que le self proposera pour le dessert une crème brûlée de… lentilles corail et vanille. Le personnel est également convié à « bien bouger » en participant au challenge bleu interservices. « Il s’agit d’effectuer des pas en cardio pendant une trentaine de secondes ; chaque salarié qui participe gagne un point pour son service et à la fin de la journée, on félicite le service le plus sportif. » Bouger, c’est la santé !
GRAND ANGLE
Une entrée remarquée
Clinique Clémentville, Montpellier (34)
Le 13 mars, pour entrer à la Clinique Clémentville, il fallait cheminer dans un côlon géant gonflable. Une fois dans le hall, des stands animés par les professionnels de santé et les partenaires vous attendaient. « Cette structure ludique interpelle ! », remarque Juliette Solans, apprentie de direction. Durant toute la journée, des oncologues, des kinésithérapeutes, des bénévoles de l’association Patients mon réseau colorectal ont accueilli le public, les patients et les professionnels.
Le 23 mars pour la course Mars Bleu de Sète, une dizaine de sportifs de la clinique et une vingtaine du Centre de Cancérologie de Montpellier prendront le départ. Autant d’évènements qui seront relayés sur les réseaux sociaux sur l’espace Mieux vivre avec mon cancer sur Facebook, et l’espace de la Clinique Clémentville sur LinkedIn. « Nous partageons témoignages, actions et messages informatifs pour faire passer le message de mobilisation pour le dépistage du cancer colorectal. »
Objectif : plus de 56 personnes renseignées…
Centre Médico-Chirurgical les Cèdres, Brive-la-Gaillarde (19)
Le 18 mars, le Centre Médico-Chirurgical les Cèdres, accompagné de la Ligue contre le cancer, s’est mobilisé pour la prévention du cancer colorectal. Sur le stand installé dans le hall, un schéma pédagogique et des affiches ont permis à chacun de comprendre ce qu’est le cancer colorectal et en quoi le dépistage est important.
La diététicienne de l’établissement, aussi mobilisée pour cette journée de prévention, a donné des conseils diététiques autour d’une dégustation d’aliments riches en fibres. « Les visiteurs ont même pu repartir avec des idées de recettes ! », ajoute Delphine Auboiroux, infirmière coordinatrice de la gestion des risques associés aux soins. Les patients ont pu bénéficier de messages de prévention sur leurs plateaux repas et les professionnels de santé ont pris part à cette journée en portant les couleurs de l’opération Mars Bleu.
Permis de toucher
Polyclinique Sainte-Marguerite, Auxerre (89)
Les polypes protubérants ont fait de l’effet ! Sortant du côlon géant gonflable installé le 7 mars à l’accueil de la polyclinique, ils invitaient à la discussion avec les bénévoles de la Ligue contre le cancer et le médecin coordonnateur du dépistage BFC, installés juste à côté, derrière un stand agrémenté de quiz, flyers et goodies. Pour autant, la fréquentation semble avoir un peu marqué le pas cette année. « Peut-être le public se contente-t-il des informations reçues par la poste ? », s’interroge Céline Clerc, IDE référente chimiothérapie, qui escompte bien l’année prochaine la venue d’un atelier rigologie pour rectifier le tir. « Ils étaient là l’année dernière à l’occasion d’Octobre rose et ça a été un vrai succès ! »
Alimentation et prévention, le duo gagnant
Clinique du Parc Impérial, Nice (06)
Faites-vous dépister ! Le 13 mars, derrière un stand bien achalandé en flyers et kits de dépistage, les représentants des usagers et de la Ligue contre le cancer ont fait passer le message auprès du public. « La diététicienne, après une visite des services de médecine et de chimiothérapie, est venue leur prêter main forte, mettant l’accent sur l’importance de l’alimentation dans la prévention des cancers », indique Nadia Assiou, responsable qualité. Et pour enfoncer le clou, le prestataire restauration concoctera le 20 mars un repas dont les variations de bleu ne manqueront pas de susciter la curiosité… et de permettre de faire à nouveau passer le message de la prévention et du dépistage.
INTERVIEW
Dr Emmanuel RICARD, médecin de santé publique, porte-parole pour La Ligue contre le cancer
Pourquoi les campagnes de dépistage sont-elles importantes et que dire de celle du cancer colorectal ?
Les campagnes de dépistage des cancers sont importantes puisque dépisté tôt le cancer offre une meilleure chance de guérison. Généralement dans la maladie cancéreuse, la tumeur initiale in situ est petite. Elle grossit, elle s’étend au système lymphatique puis les métastases colonisent les organes environnants. La prise en charge est alors plus complexe. Ce principe est vrai pour les cancers du col de l’utérus, du sein et colorectal, et le cancer du poumon.
Nous savons détecter tôt le cancer colorectal. Nous pouvons isoler et supprimer les tumeurs précancéreuses. Dans la majorité des cas, le cancer colorectal se développe à partir d’un polype qui lentement se cancérise. La suppression d’un polype supprime le terrain sur lequel le cancer colorectal se développe. Un geste possible grâce au dépistage.
Le dépistage consiste en la recherche de traces de sang dans les selles. Si du sang est détecté, une coloscopie sera réalisée afin de déterminer l’origine du saignement. S’il y a présence de polypes, ils sont retirés. S’il s’agit d’un cancer, la prise en charge dépendra de la taille et de l’extension des cellules.
Le dépistage offre la double opportunité de détecter mais aussi de supprimer le terrain sur lequel un cancer pourrait s’installer.
Seulement, 34,3 %* des personnes concernées ont réalisé un dépistage lors de la campagne 2021-2022. Quels sont les freins ?
Le cancer du côlon est peu sexy. Il consiste en la manipulation de selles. Il existe une sorte de répulsion à pratiquer l’examen. Pourtant un seul prélèvement tous les deux ans à partir de 50 ans est suffisant.
Pour pallier les difficultés d’accessibilité, le test de dépistage est disponible en pharmacie ou en ligne. De plus, les médecins traitants disposent de la liste des patients n’ayant pas réalisé le test. Ainsi, lors d’une consultation, ils peuvent tenir un discours incitatif.
Enfin, les freins économiques sont levés puisque le test est entièrement gratuit et il ne nécessite aucune consultation.
Cependant, la sinistrose et les difficultés économiques influent sur l’appréhension du résultat et l’attention portée à la santé. Cette dernière passe après d’autres priorités de logement et d’alimentation.
Quel discours tenir pour convaincre chacun de participer à la campagne de dépistage ?
On meurt encore du cancer colorectal bien que grâce au dépistage nous disposons de l’opportunité de le supprimer avant qu’il survienne. Un pourcentage trop élevé de personnes consultent tardivement pourtant à un stade avancé de la maladie, les chances de survie chutent de 90 % à 63 %*.
Pas assez glamour, Mars Bleu ne bénéficie pas de battage médiatique. Pourtant Mars Bleu serait l’occasion de rappeler qu’il faut proscrire les nitrites et que manger des fibres : pain complet, pâtes et riz complets, est une bonne manière de prévenir le cancer du côlon.
Les mutuelles, les facultés de pharmacie, collectivités conscientes de leur rôle en matière de conseil et de santé publique, se mobilisent aux côtés de La Ligue contre le cancer. Elles sont partenaires du Côlon tour, plus de 100 manifestations à visée pédagogique durant tout le mois de mars. Le show room en ligne propose une visite guidée virtuelle du côlon pour tous. Et puis, La Ligue contre le cancer se rend dans les quartiers où la participation est déficitaire.
Les invitations sont adressées par courrier, le compte Ameli ou l’Espace santé aux affiliés par l’Assurance maladie, la Mutualité sociale agricole et la MGEN. Les Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers assurent le suivi des tests positifs : réalisation d’une coloscopie et éventuels traitements. De plus, 115 agents relancent individuellement par téléphone les personnes concernées. Espérons que l’évaluation des résultats de la campagne 2023-2024 soit positive.
* source des données chiffrées
Crédits Photos :
Clinique Turin, Paris (75), Cliniques du Pôle Santé Sud, Le Mans (72), Clinique Axium, Aix-en-Provence (13), Pôle Santé Oréliance, Saran (45), Clinique Clémentville, Montpellier (34), Centre Médico-Chirurgical les Cèdres, Brive-la-Gaillarde (19), Polyclinique Sainte-Marguerite, Auxerre (89), Clinique du Parc Impérial, Nice (06)