Les initiatives
Pas à pas
Polyclinique du Parc, Maubeuge (59)
La façade bleutée depuis le début du mois donnait déjà le ton. Mais samedi dernier, à l’initiative de l’équipe de gastroentérologie, Mars Bleu était aussi présent dans et hors les murs de l’établissement. C’est sur le parking que s’étaient donné rendez-vous les 80 marcheurs, prêts à parcourir malgré une météo glaciale l’itinéraire balisé par l’Association Sport Santé de Sambre Avesnois sur les remparts de Maubeuge. C’est aussi sur le parking qu’il était possible d’arpenter… le côlon géant installé pour l’occasion.
Dans le hall, le stand tenu par les gastro-entérologues et les infirmières d’annonce a permis de réponde à toutes les questions des visiteurs, mais aussi de visionner un film en 3D sur le dépistage du cancer. La diététicienne pour sa part présentait les aliments et recettes recommandés. Les bénévoles de l’association sportive insistaient quant à eux sur les effets bénéfiques de l’activité physique. Une belle journée, clôturée par une tombola : les 3 gagnants sont repartis avec de magnifiques paniers de fruits et légumes, clin d’œil à l’importance d’une alimentation saine, offerts par Sambre oncologie.
50 nuances de bleu (ou presque)
Clinique du Parc, Castelnau-le-Lez (34)
Journée de mobilisation mardi dernier à la Clinique du Parc. Les Castelnoviens, patients, visiteurs ainsi que le personnel, étaient conviés dans le hall principal, sur le stand tenu conjointement par les diététiciens de la Clinique et l’association Dépistages 34. Information sur le dépistage, la prise en charge du cancer du côlon, et bien sûr la prévention grâce aux conseils diététiques délivrés. Les visiteurs étaient ensuite conviés à rejoindre le personnel, de bleu vêtu, pour immortaliser cet instant et montrer leur mobilisation pour lutter contre le cancer colorectal.
Pédalez, y’aura à boire…
Hôpital privé de Villeneuve d’Ascq, Villeneuve d’Ascq (59)
Activité physique et alimentation saine participent à la prévention du cancer du côlon.
Pour faire passer ce message lors de la journée d’action du 13 mars, deux vélos-smoothie – équipés de mixeurs à fruit fonctionnant à la force du pédalage – ont permis aux visiteurs de réaliser de délicieux jus de fruits frais. 5 minutes d’effort pour un verre de réconfort plein de vitamines !
Une approche ludique qui a favorisé les échanges entre les professionnels de santé de l’établissement (diététicienne, IDE coordinatrice du parcours de soins en cancérologie, stomathérapeute, etc.) et une centaine de visiteurs de tout âge. Curieux, parfois surpris des réponses apportées, ceux-ci sont repartis en grande majorité convaincus de l’importance du dépistage. À noter qu’étaient également mis à leur disposition un côlon gonflable, et un casque virtuel pour combattre les polypes.
À tous les étages…
Polyclinique de Marzet, Pau (64)
Dans le hall, au self, dans le service de chimiothérapie… Mars Bleu s’invite dans tout l’établissement. Mais c’est d’abord la façade illuminée qui annonce la couleur : la polyclinique est passée au bleu. Les vidéos de sensibilisation de la CPAM, diffusées en boucle au long du mois, en attestent. C’est dans le service de chimiothérapie que fleurit cette année l’arbre à soutien, auquel sont accrochés les messages laissés par les personnes de passage sur des cartons pré-imprimés. Le 8, le bleu s’est installé au self, à renfort de mousse et clafoutis aux myrtilles. Ce même jour, un stand tenu par le Centre des Pyrénées Atlantiques pour le Dépistage des Cancers (Pyradec) attendait les visiteurs dans le hall.
Retour au service de chimiothérapie, le 14, avec la venue d’une socio-esthéticienne, qui a proposé des ateliers maquillage et nouage de foulards. Enfin, ce matin, la diététicienne, l’infirmière du dispositif d’annonce et l’infirmière stomathérapeute ont chacune tenu un stand d’information dans le hall. Un Mars Bleu bien rodé pour un établissement qui s’engage depuis plusieurs années… et n’a plus rien d’un bleu !
Le dossier
Cancer colorectal
Le dépistage des personnes à risque en 5 points
La HAS a publié en mai 2017 une fiche mémo, destinée notamment aux médecins traitants. Fruit du travail d’un groupe d’experts qui a identifié et sélectionné les recommandations de bonnes pratiques les plus récentes en Europe et aux Etats-Unis, cette fiche rappelle les modalités de dépistage et de prévention, en particulier chez les sujets à risque élevé et très élevé. En voici les grands axes.
1. Les facteurs de risque du cancer colorectal
Les principaux facteurs de risque du cancer colorectal (CCR) sont l’âge (90 % sont diagnostiqués à partir de 50 ans), les antécédents familiaux ou personnels d’adénome ou de cancer colorectal, l’existence d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (Mici), les pathologies liées à une mutation génétique, et le mode de vie (IMC élevé, alimentation riche en viande rouge et charcuterie et pauvre en fibres, consommation d’alcool et de tabac, etc.).
« Au niveau individuel, le risque s’accroît lorsqu’on cumule les facteurs de risque. S’ils [… ] sont encore discutés, l’utilisation de scores de risques, intégrant plusieurs variables, pourrait permettre à terme d’identifier les sujets à risque plus élevé en raison de facteurs personnels », indique Sophie Blanchard-Musset, chef de projet au service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS.
2. Moyen, élevé et très élevé : les niveaux de risque
Le niveau de risque moyen regroupe les personnes de plus de 50 ans, asymptomatiques.
Le risque élevé se définit par l’existence d’antécédents personnels d’adénomes ou de cancer colorectal, ou des antécédents familiaux de CCR chez des parents de 1er degré. Autres sujets à risque élevé, les patients atteints de Mici – dont la maladie de Crohn colique et la rectocolite hémorragique – pour lesquels le risque de cancer dépend en particulier de la durée d’évolution, l’étendue et l’effet de la maladie.
Le niveau très élevé est avéré en présence d’une polypose adénomateuse familiale et du syndrome de Lynch. Ces maladies liées à des modifications génétiques sont rares mais le risque de cancer, en l’absence d’intervention, serait de 80 % à quasi systématique.
3. L’organisation du dépistage en fonction du niveau de risque
Le dépistage du CCR consiste à détecter une lésion à un stade précoce, précancéreuse ou cancéreuse, et potentiellement curable. En France, la stratégie de dépistage se décline selon le niveau de risque de cancer. Pour les personnes à risque moyen (risque de CCR vie entière de 3 à 4 %), un dépistage organisé national est mis en œuvre, reposant sur un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles, suivi d’une coloscopie en cas de résultat positif.
Les personnes à risque élevé (4 à 10 %) sont orientées vers une consultation gastroentérologique et/ou un suivi spécialisé. Celles à risque très élevé (40 à 100 %) sont elles orientées vers une consultation oncogénétique et une consultation gastroentérologique. Pour ces deux niveaux de risques, l’examen de référence est une coloscopie, voire une chromoendoscopie.
4. Le suivi spécialisé des patients à risque élevé et très élevé
Les patients à risque élevé et très élevé nécessitent un suivi spécialisé. Le traitement précoce repose sur l’exérèse endoscopique des polypes. Rappelons que le cancer colorectal fait suite à un polype dans 60 à 80 % des cas, et que la durée de transformation d’un polype en cancer est estimée entre 5 et 10 ans.
« La fiche mémo récapitule les principales recommandations […] Elle précise le type d’examens, par exemple, en cas de Mici […] ou bien chez les sujets à antécédents personnels ou familiaux. Elle renseigne sur le début de surveillance ainsi que sur le rythme des examens […] selon les situations et les résultats précédents », précise Sophie Blanchard-Musset.
5. Le rôle du médecin traitant dans le dépistage
Le médecin traitant a un rôle clef à chacune des étapes du parcours. Dans le dispositif de dépistage, il évalue le niveau de risque de cancer colorectal de ses patients (antécédents personnels et familiaux, symptômes ou signes fonctionnels digestifs), oriente vers la bonne filière de dépistage et propose une modalité de dépistage et de suivi adaptée.
Crédits photos : Polyclinique du Parc, Clinique du Parc, Hôpital privé de Villeneuve d’Ascq, Polyclinique de Marzet