2 NON et 1 NSP

De mémoire de directeur, vous rappelez-vous que la colère de la profession se soit exprimée avec autant de force qu’aujourd’hui dans les médias nationaux et régionaux ? Nos enjeux sont exposés par les journalistes, plutôt clairement, parfois avec moins de bonheur. Même si certains points leur échappent, ils ont compris entre-temps deux fondamentaux : nos tarifs sont imposés et ils baissent ; ils sont différents de ceux des hôpitaux. Un grand merci à vous tous qui avez répondu aux médias et éclairé la colère légitime des élèves infirmiers. Vous avez très bien rappelé que nous ne refusions pas les stages de gaité de cœur et qu’il nous en coûtait. Soyons binaires un instant. Le ministère de la Santé a-t-il répondu oui ou non à nos trois questions essentielles : nos établissements connaîtront-ils enfin une juste reconnaissance du service rendu, grâce à une augmentation, même modeste des tarifs en 2014 ? Le dispositif de dégressivité tarifaire décrié par presque tous les observateurs sera-t-il supprimé ? Nos entreprises de soins comme toutes les entreprises de droit privé en France bénéficieront-elles du CICE sans neutralisation ? Mardi, nous avons reçu deux NON et une absence de réponse (notée dans les enquêtes – NSP, ne sait pas). Aux quelques derniers hésitants à se mobiliser, vous avez votre réponse ! Ou alors, voulons-nous attendre encore d’autres campagnes tarifaires pour alimenter un feu de joie avec les 33 %, et plus demain, d’entre nous qui sont déficitaires ? Rappelons simplement que sur neuf ans l’augmentation cumulée de nos tarifs s’élève à 0,97% pour un taux d’inflation cumulé de plus de 12 %. Nous attendons dans les heures prochaines l’arrêté fixant nos tarifs mais nous savons d’ores et déjà que le coup de rabot sera de -0,24 %, incluant l’effet CICE, mais auquel s’ajoute le coefficient prudentiel de 0,35 %. L’hôpital public bénéficierait d’une année neutre à 0 % mais aucun souci pour lui puisque les MIGAC augmenteraient scandaleusement de 2,4 %. Vous savez quoi ? À nos actuelles revendications de bon sens, nous allons ajouter celle trop vite oubliée de la convergence tarifaire ! Notre dossier FHP-MCO européen est toujours là et il nous appartient de harceler Bruxelles plus encore, mais avec patience car nos collègues belges ont mis sept ans pour aboutir. Si nécessaire, nous monterons d’un cran et interpellerons la Cour de justice de l’Union européenne dont la mission consiste à assurer « le respect du droit dans l’interprétation et l’application » des traités. Une sécu bénéficiaire, le président Hollande en rêve, nous aussi. L’Allemagne l’a fait, pourquoi pas nous ?

 

 

 

 

 

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO 

 

Avis aux régions
La FHP-MCO est dans les starting-blocks pour dénoncer les subventions de retour à l’équilibre qui ne disent pas leur nom car données dans la précipitation en fin d’année et surtout sans contrepartie ou engagement connu. Première salve : la Picardie (voir la lettre).
Merci à toutes les régions de nous faire remonter leurs informations !

Le grand retour de la convergence tarifaire
Parmi les mesures permettant de réaliser des économies et publiées quotidiennement par le Figaro, figurait cette semaine celles d’Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’IFRAP, sur la convergence tarifaire des secteurs public / privé dont, rappelons-le, les économies potentielles se chiffrent à quatre milliards selon la Cour des comptes.

Les ESPIC accueilleront les élèves infirmières
La FEHAP au côté de la FHF monte en première ligne et demande à ses adhérents de participer à l’effort de mobilisation pour répondre aux demandes de stages d’infirmières. « Les ARS et la FHF ont pris des mesures pour replacer environ 15 % des étudiants concernés dans des structures publiques, indique le secrétaire général de la FNESI, Bastien Herry. Mais beaucoup d’étudiants restent encore sur le carreau. » Le président de l’UNEF, William Martinet, déclare qu’il est « impossible de trouver 30 000 stages en une seule année dans les hôpitaux publics » malgré les affirmations immédiates de Gérard Vincent, délégué général de la FHF.

La mortalité augmente avec la charge de travail des infirmières
La vie des patients pourrait être en jeu lorsque les infirmières sont surchargées de travail, selon une étude conduite dans neuf pays et parue dans la revue médicale The Lancet. Les chercheurs ont mis en regard les taux de survie après des opérations chirurgicales dans 300 hôpitaux avec la charge de travail et le niveau d’éducation, et de formation des infirmières (données pour les années 2007-2010). Le nombre de patients morts à l’hôpital dans les 30 jours suivant l’admission était très faible en moyenne : de 1 à 1,5 %, selon les pays mais peut varier de 1 à 7 % au sein d’un même pays. Dans les hôpitaux où chaque infirmière est chargée de six patients en moyenne et où 60 %, ou plus, de l’équipe a le niveau licence, le risque de décès du patient dans les 30 jours est pratiquement inférieur d’un tiers à celui des établissements où chaque infirmière a, à sa charge, huit patients et où seulement 30 % d’entre elles possèdent ce degré d’éducation, selon les auteurs. A chaque patient supplémentaire par infirmier correspond une hausse de 7 % du risque de mort pour le patient. Et, chaque augmentation de 10 % de la proportion d’infirmière qualifiée niveau licence se traduit par une baisse de 7 % de la mortalité, calculent-ils.

« Nous devrions être à l’équilibre cette année »
Les hôpitaux auraient fini l’exercice 2013 globalement à l’équilibre, a annoncé Marisol Touraine. « Depuis deux ans la situation financière globale des hôpitaux s’est considérablement améliorée », a-t-elle souligné en rappelant que les hôpitaux avaient fini l’exercice 2011 avec un déficit de plus de 400 millions d’euros et l’exercice 2012 avec un excédent de plus de 100 millions d’euros, en notant toutefois des situations différentes d’un hôpital à l’autre. « C’est la raison pour laquelle je suis très attentive à maîtriser les investissements hospitaliers parce qu’au cours des années passées, dans les années 2000, on a eu un peu tendance à dire aux hôpitaux ‘endettez-vous’ ».

Entre 4000 et 5000 postes de médecins vacants en permanence en France
Le nombre d’annonces pour des postes de médecins généralistes et spécialistes à pourvoir dans les établissements de santé a augmenté ces quatre derniers mois de 2,5 %, passant de 4 356 à 4 465. « Il existe en France entre 4 000 et 5 000 postes de médecins continuellement vacants tout au long de l’année », affirme Appel Médical Search. Les postes de généralistes figurent en tête de ce classement (1 439 offres d’emploi), suivent les gérontologues (313), les urgentistes (298) et les anesthésistes (268). Des annonces en très forte progression depuis l’été : les radiologues (60 %), les pédiatres (58,8 %), les cardiologues (37,3 %), les gérontologues (27,8 %) et les gynécologues (10,7 %). « Cette hausse des offres d’emploi pourrait s’expliquer par les anticipations de recrutement des établissements face aux départs à la retraite prévus en 2014. Ce phénomène contribue à entretenir le caractère de pénurie structurelle de la profession de médecin », conclut Appel Médical Search.

Croissance de l’activité hospitalière
L’IGAS s’intéresse à la croissance de l’activité hospitalière dans son ensemble qui s’élève à + 2,9 % par an pour un volume économique en progression de 5,6% entre 2009 et 2011. Une évolution pour un tiers expliquée par la croissance du nombre de séjours (+ 1,8 % sur deux ans, à 17 millions de séjours), et pour deux tiers à la déformation de la nature même des séjours, principalement la progression des niveaux de sévérité (3,2 points) mais avec de fortes disparités régionales. Il apparaît par ailleurs que la croissance est tirée par les séances plus que par les séjours. Pour l’IGAS, la forte croissance s’explique par plusieurs « facteurs intriqués, hospitaliers ou extra-hospitaliers, jouant dans des sens différents, mais principalement par des changements de pratiques médicales » qu’ils soient dus au progrès médical ou aux évolutions de prise en charge (chirurgie ambulatoire, hospitalisation à domicile, amélioration de l’articulation ville-hôpital, organisation des soins de ville, structures d’aval…). Ces changements pèseraient pour un quart de la progression des dépenses en huit ans. Le vieillissement de la population augmente mécaniquement le nombre de séjours hospitaliers de plus de 1 % par an, principalement en médecine. L’IGAS considère « très probable » que l’amélioration du codage ait conduit à une augmentation des volumes mais sans pouvoir chiffrer cet impact.

Le ministère de la Santé a reçu sa lettre de cadrage 2014 pour la transition écologique
Les lettres de cadrage 2014 pour la transition écologique envoyées par Jean-Marc Ayrault à chacun de ses ministres ont été rendues publiques le 19 février dernier. Que faut-il retenir de celle adressée à Marisol Touraine ? Deux grands plans seront déployés en 2014 : un nouveau plan santé environnement (PNSE 3) et le plan Cancer 3 qui « comporte un volet renforcé sur la prévention en matière d’expositions environnementales ». Par ailleurs, une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens sera adoptée. L’eau occupera une large part des préoccupations, que ce soit au niveau de la qualité, notamment avec la mobilisation des ARS sur « l’identification et la protection des captages d’eau potable », les travaux sur le nouveau plan micropolluants ou au niveau de la gestion qualitative des ressources en eau avec l’utilisation d’eaux retraitées ou d’eaux de pluie. Informations et outils de pilotage : Olivier Toma