La convergence entre stratégie anesthésique et chirurgicale se fait autour d’un objectif commun : améliorer leur confort et le devenir du patient opéré. Cette vocation des anesthésistes et chirurgiens a fait émerger une nouvelle technique de prise en charge opératoire : la Récupération Rapide Après Chirurgie, ou réhabilitation précoce.
Buts et principes de cette nouvelle prise en charge
Cette médecine est basée sur l’optimisation de chaque étape de la prise en charge, organisée autour de l’opéré, afin de réduire au maximum les effets délétères de l’intervention et de permettre au patient de récupérer au plus vite ses capacités.
Le patient doit sortir de l’établissement de soins en meilleure forme et plus rapidement, ce qui permet de réduire le risque de complications – notamment le risque d’infections nosocomiales.
Le principe fondamental est de mettre le patient au cœur de sa prise en charge personnalisée, pour que l’acte chirurgical ne soit plus qu’une étape de son parcours de soins.
Déroulement d’une prise en charge rapide
En amont de l’intervention :
Le programme de récupération rapide est possible pour certaines interventions chirurgicales programmées (et non en urgence) car il nécessite une préparation spécifique. Le recrutement se fait collégialement par le chirurgien et le patient, après discussion des modalités pré et post opératoires.
Les informations préopératoires sont très importantes, pour que le patient visualise bien l’ensemble de la prise en charge : le protocole préopératoire, opératoire et postopératoire ainsi que les différentes étapes à franchir sont détaillés.
H-2 :
Lorsque le patient arrive dans l’établissement, l’admission administrative et la préparation préopératoire sont classiques – douche bêtadinée et prémédication. La différence est que le patient peut s’hydrater jusqu’à 2 heures avant son intervention, tandis qu’avec une prise en charge classique le jeûne strict à H-12 doit être respecté.
1H30 après son arrivée, le patient est prêt à être pris en charge au bloc, où les techniques d’anesthésies sont optimisées en fonction du patient, pour un minimum d’impact sur sa vie courante.
H 0 :
Après l’acte chirurgical, le patient est réveillé et extubé dans l’heure, et remonté dans sa chambre.
H+5 :
Une collation lui sera servie dans l’après-midi, et il est immédiatement déperfusé. Le premier lever peut se faire à + 6 heures post op, en fonction des envies et des possibilités physiques du patient.
H+10 :
Si le patient recouvre son autonomie à l’issue de cette journée, il peut rentrer chez lui le soir même et s’alimenter normalement.
J+1 :
Une prise en charge est organisée avec une IDE au domicile du patient, qui viendra administrer des antalgiques au patient et refaire son pansement à J1.
Il a été démontré que le patient récupérait plus rapidement à son domicile qu’hospitalisé, et que la gestion de la douleur était optimale. La rééducation suite à une prise en charge rapide sera active, ce qui permet au patient un accès à l’autonomie plus efficace et un gain de temps précieux.
L’organisation en amont de l’intervention est la clef du succès de cette prise en charge.