En France, plus de 40 000 nouveaux cas de cancer du poumon sont détectés chaque année et 30 000 personnes en décèdent. Le calendrier et la durée du suivi après traitement – qui reposent sur des consultations médicales, des examens cliniques et analyses complémentaires – sont déterminés par le médecin et ne sont pas standardisés.
Une étude publiée dans la revue Support Care Cancer
Comme il en existe déjà pour des suivis de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle ou le diabète, un système simple d’autosurveillance pour améliorer le suivi de patients atteints de cancer du poumon est à l’essai.
Une étude pilote concluante sur la surveillance post cancer du poumon a été menée par le Docteur Fabrice Denis cancérologue au Centre Jean Bernard au Mans et chercheur associé à l’université de Rouen. Un questionnaire d’autocontrôle hebdomadaire a été distribué à 43 patients, afin qu’ils vérifient eux-mêmes six paramètres cliniques (poids, fatigue, perte d’appétit, douleur, essoufflement et toux), signes de rechutes.
La conclusion, apportée à la suite des analyses des résultats, est que le questionnaire hebdomadaire est un outil fiable de surveillance et qu’il permet de repérer des rechutes en moyenne six semaines plus tôt que les examens d’imagerie programmés (scanner ou tomographie à émission de protons).
Issue d’établissements privés de la FHP MCO, cette découverte permet un suivi fiable et personnel –rassurant pour le patient – ainsi qu’une rationalisation des examens de suivi en limitant les examens inutiles.
Quid de l’auto contrôle hebdomadaire ?
Première étape, les patients ont coté chaque semaine cinq signes cliniques de 0 à 3 selon leur intensité, ainsi qu’une éventuelle perte de poids (1 pour la perte de 1 kg, 2 pour 2 kgs, etc…), soit 6 items au total. Les résultats de cette étude ont permis aux chercheurs d’élaborer un algorithme d’alerte et d’améliorer les performances de son test, en incluant 12 nouveaux paramètres de surveillance à ce jour.
« Ce suivi personnalisé est rassurant pour les patients et simple à mettre en œuvre, puisqu’il ne nécessite qu’un accès à internet » résume le Docteur Denis. Une analyse partagée par les principaux intéressés : « Il suffit d’aller sur un site, de taper son code et de remplir le questionnaire. Au total, cela prend moins de cinq minutes par semaine et permet d’être en liaison plus étroite avec le médecin » précise Alain Maillard, participant à la cohorte de l’étude.
Autre révolution dans la prise en charge du cancer du poumon
Cet essai n’est pas la seule avancée de cette année 2013 dans la prise en charge du cancer du poumon : une analyse sanguine de multiples protéines dans le sang, qui permet de distinguer dans plus de 90 % des cas un nodule bénin d’un nodule cancéreux du poumon, sera commercialisée dans les prochains mois.
Ce test permettra d’éviter la biopsie ou une intervention chirurgicale – qui comportent des risques – pour déterminer la nature de la lésion.