Depuis 50 ans la recherche sur les organes artificiels ne cesse de progresser offrant une alternative à la transplantation et offrant une meilleur qualité de vie aux patients.
Un espoir thérapeutique
Avec le vieillissement de la population, une personne sur cinq de plus de 65 ans bénéficie déjà d’un remplacement d’organe (prothèse, implant dentaire, valve, etc…).
Certains organes artificiels permettent de sauver une vie, d’autres de la prolonger ou encore d’en améliorer la qualité. Ils sont toutefois très présents dans la médecine d’aujourd’hui et concernent plus de 50 millions de personnes à travers le monde.
Historiquement, l’organe artificiel était une machine qui pouvait remplacer partiellement la fonction d’un organe, comme par exemple un dialyseur appelé aussi « rein artificiel ».
Même si la solution optimale demeure la transplantation, en cas de pénurie de dons, les organes artificiels représentent un atout majeur pour de très nombreux patients.
Un « bio-rein » pour les millions d’insuffisants rénaux
Des chercheurs américains ont récemment annoncé avoir recréé un rein en laboratoire et l’avoir greffé à des rats, marquant une importante avancée dans la lutte contre l’insuffisance rénale.
Publiée dans la revue Nature Medicine, l’expérience a consisté à enlever les cellules vivantes d’un rein de rat grâce à une solution détergente, en gardant de l’organe qu’une enveloppe de collagène.
Les chercheurs ont ensuite repeuplé cette structure vide avec des cellules endothéliales humaines, qui recouvrent les parois des vaisseaux sanguins d’un rein, et des cellules rénales prélevées sur des rats nouveaux-nés. L’équipe a enfin transplanté l’organe ainsi recréé sur des rats vivants dont un rein avait été enlevé.
Le nouveau rein a commencé à filtrer le sang et à produire de l’urine à travers l’uretère aussitôt l’apport en sang rétabli, sans qu’aucun saignement ou caillot n’ait été observé. Pour affiner les types de cellules afin d’améliorer la fonction organique, et plusieurs obstacles doivent être surmontés avant de procéder à des tests sur des humains, ont averti les scientifiques, des travaux ultérieurs sont encore nécessaires.
Le prototype démontre qu’un « bio-rein » peut fonctionner, ouvrant la voie à la conception de structures de remplacement pour le foie, le cœur et les poumons, ont-ils affirmé. Selon une étude de l’Agence de la biomédecine, 16.371 personnes étaient en attente d’une greffe d’organe, en 2011.
Un pancréas artificiel pour aider les diabétiques
Ces dernières années, une collaboration étroite entre diabétologues, ingénieurs informatiques et mathématiciens a permis d’élaborer des algorithmes capables de prédire l’évolution glycémique et, à partir de là, la quantité d’insuline à perfuser à chaque instant pour maintenir la glycémie dans la norme. En 2011, la gestion de ces calculs algorithmiques par un smartphone mis au point par l’Université de Virginie (USA) a permis pour la première fois d’utiliser un pancréas artificiel en dehors de l’hôpital à Montpellier et à Padoue (Italie). Cette expérience d’administration automatisée d’insuline à partir des données d’un capteur de glucose sous-cutané sur la base du calcul des besoins effectué par le smartphone a été renouvelée chez une trentaine de patients par ce groupe de recherche franco-italo-américain.
La sécurité et l’efficacité de ce modèle de pancréas artificiel vont être testées prochainement chez des patients diabétiques dans leur vie quotidienne pendant plusieurs semaines, puis plusieurs mois.
À l’issue de ces essais cliniques, on entrevoit clairement l’entrée possible du pancréas artificiel parmi les options de traitement du diabète de type 1 pour les patients qui seront formés à son utilisation.