Le jeu de chaises musicales au sein des cabinets ministériels et les transferts de hauts fonctionnaires vers le secteur privé, inhérent à tout renouvellement de gouvernement, a suscité de nombreux commentaires. Pour ne citer qu’un exemple : un des pilotes du projet DMP part travailler dans une société privée d’informatique. Et alors ? Pourquoi déplorer la fuite d’un cerveau vers une PME comme s’il s’agissait d’un pays étranger ? Cette PME comme les nôtres participent à l’essort de l’économie de la France ; elles en tissent patiemment et avec succès la toile. Egalement, lorsqu’un praticien salarié franchit le pas du secteur libéral, ses compétences demeurent au service de nos compatriotes. Jouons collectif ! Ayons l’ambition, tous ensemble, de développer notre pays et l’accompagner dans ce 21ème siècle. Même si les coopérations, appelées à se multiplier, pêchent par leur jeunesse, elles répondent à cet esprit d’équipe. Mais nos administrateurs réunis à Lyon le réclamaient en préalable à toutes démarches, nos décideurs publics doivent par un signal fort reconnaître l’existence même d’un secteur privé. Plus que jamais, une bataille idéologique avant d’être technique pourrait nous attendre… À moins que le principe de réalité ne réussisse à s’imposer à tous.
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
Le prochain PLFSS sous haute surveillance
Marisol Touraine et Pierre Moscovici connaissent désormais avec précision l’étendue de leurs prérogatives. Le ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, Pierre Moscovici, est chargé de préparer et suivre l’exécution du PLFSS « en liaison » avec la ministre de la Santé. Par ailleurs, Pierre-Louis Bras est arrivé comme conseiller spécial en charge des comptes sociaux au cabinet du ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac qui aura la haute main sur la sécurité sociale. Marisol Touraine a la pleine autorité sur la DGOS et la DGS mais partage la tutelle de la direction générale de la prévention des risques avec le ministre de l’Économie et celle de l’IGAS avec le ministre du Travail.
Les médecins aux aguets
La CNPCMEHP « s’inquiète vivement », par la voix de son président, le Dr Jean Luc Baron, des propos tenus par la ministre de la Santé concernant l’encadrement des dépassements d’honoraires ou l’arrêt de la convergence tarifaire. Si les spécialistes exerçant sur les plateaux techniques, doivent, selon ses déclarations, « subir une perte de revenu liée à l’encadrement des dépassements », et être indirectement victimes de l’arrêt de la convergence tarifaire et du « recentrage des missions de service public sur l’hôpital public, alors ce sera la mort inévitable des CME dans les établissements privés. Dans ce contexte, les médecins ne pourront plus prendre en charge bénévolement l’ensemble des missions qui leur sont actuellement dévolues».
Des déclarations plutôt inattendues du Conseil de l’Ordre
Au sujet des honoraires, Michel Legmann a recommandé que les « médecins autorisés à pratiquer des honoraires différents de ceux du tarif opposable, en secteur 2, réservent au moins 30% de leur activité au secteur 1« . L’Ordre propose, en contrepartie de ce quota d’activité à tarifs opposables, que les charges sociales du praticien soient prises en charge par la Sécurité sociale « à due proportion ». Le CNOM souhaite faire respecter le « tact et la mesure » des honoraires à quatre fois maximum le tarif opposable. « Le médecin devra fournir toutes explications justifiant son dépassement, faute de quoi il pourra faire l’objet de poursuites disciplinaires« . Par ailleurs, le CNOM constatant « l’échec des aides incitatives et face à la répartition régionale inégale des médecins« , préconise des mesures de régulation de l’exercice (pour les libéraux, salariés ou hospitaliers) : à l’issue de son post-internat, un médecin désireux de s’installer serait tenu d’exercer pendant cinq ans dans la région de délivrance de son diplôme.
Un premier tour de piste
Dès sa prise de fonction, Marisol Touraine a fait de la limitation des dépassements d’honoraires une de ses priorités, qui sera intégrée dans le prochain PLFSS. Elle a démarré une série de rencontres avec les syndicats de médecins libéraux : FMF, SML, CSMF et Syngof.
La voix des médecins dans l’hémicycle
Parmi les prétendants au Palais Bourbon, il y a 134 médecins, chirurgiens et professeurs de médecine. Ils se présentent plutôt sous l’étiquette UMP (24), devant les candidats divers droite (16), du centre (13), du Parti socialiste (12), divers gauche (10), écologistes (10) et du Front national (3). C’est sûr, quoi qu’il arrive, ils se feront entendre.
La santé vue par Jacques Attali
Venu évoquer « l’avenir du système de santé français » lors du salon Hôpital expo, l’économiste dressait le constat d’un secteur essentiel qui doit perdre son statut de frein à la croissance pour acquérir celui de moyen de croissance et qui doit « passer de la pyramide au réseau » et rester « une utopie dans laquelle l’argent n’est pas tout ».