Le réseau RENAU a vu le jour en 2002 sous l’impulsion de l’ex-ARH avec pour objectif de permettre aux établissements de santé publics et privés des départements Nord alpin (38, 73, 74) de travailler ensemble à la coordination et l’optimisation de la prise en charge des urgences sur ce territoire, en travaillant avec des procédures communes. Ce réseau constitué de 17 établissements, dont 3 cliniques, est l’un des plus anciens en France et prend en charge 1200 patients traumatisés par an et environ 800 infarctus, selon un modèle d’organisation propre et qui s’est perfectionné au fil des ans. Nous fonctionnons par filières : cardiologie, traumatologie, neurologie… et notre organisation se base sur trois axes – un référentiel de terrain défini par les professionnels eux-mêmes et qui sont des lignes de recommandations ; – une organisation en réseau, essentielle à la coopération étroite sur le terrain entre urgentistes et cardiologues ; – des registres d’évaluation de notre travail sur le terrain avec des résultats chiffrés. L’établissement pilote est le CHU de Grenoble mais la construction des filières s’est faite de manière coordonnée et sans favoritisme. Les établissements privés se sont d’ailleurs pleinement engagés dans l’aventure et développent leur filière de prise en charge.
Après 10 ans d’activité, quelles sont les retombées du réseau RENAU ?
Globalement nous n’avons que des retombées positives. La preuve en est, chaque année nous parvenons à créer un poste supplémentaire pour le développer. Pour le patient, les retombées sont manifestes. L’adressage des urgences se fait selon les spécificités des établissements les plus proches et les plateaux techniques, ce qui garantit un délai d’adressage minimum dans un établissement disposant des spécialistes adaptés aux pathologies. Nous appliquons le principe de redistribution équitable et légitime des patients. Selon ce principe, les délais pour les dilatations coronaires ont significativement été écourtés par exemple. En termes de retours chiffrés nous restons très prudents mais nous avons noté des améliorations importantes, notamment de notre taux d’application des « bonnes pratiques », qui est bien supérieur à la moyenne nationale. Globalement la qualité des soins se trouve renforcée grâce au réseau.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Celui de la prise en charge des patients en gériatrie. Nous ne parlons ici plus de redistribution optimale des malades mais de prise en charge homogène des personnes âgées. Nous travaillons actuellement à la création d’un registre à ce sujet qui sera élaboré par toute la chaîne des professionnels de terrain qui ont une pratique de la médecine et de la prise en charge des malades.