1,2,3 Questions – Artus de SAINT-PERN

Artus de SAINT-PERN, Président de la Fédération de l’hospitalisation privée de Bretagne

Le 27 mars, vous avez été élu à la présidence de la FHP Bretagne, pourquoi cet engagement ?

Je tiens tout d’abord à remercier les 29 adhérents ainsi que les 6 membres associés de la FHP Bretagne qui m’ont accordé leur confiance en m’élisant à la présidence. Je souhaite également exprimer ma gratitude à Nicolas Bioulou qui a occupé cette fonction pendant 9 ans avec un engagement remarquable, contribuant activement au développement de l’hospitalisation privée en Bretagne, notamment grâce à la qualité du dialogue instauré avec les autorités de tutelle.

Ma présidence de la FHP Bretagne s’inscrit dans la continuité de mon engagement au sein de la FHP. J’ai été administrateur en Île-de-France, dans le Grand Est et, depuis plus de 2 ans, en Bretagne. En 2024, j’ai porté les revendications de la FHP sur les soins critiques face à l’ARS de Bretagne, ce qui a conduit à la révision du Plan régional de santé (PRS).

Aujourd’hui, je souhaite m’investir pleinement dans les 3 branches de notre syndicat : en MCO, en SMR et en Santé mentale afin de défendre les intérêts de notre fédération auprès des tutelles, que je côtoie déjà régulièrement. De plus, ayant dirigé un important établissement MCO à Rennes et étant ainsi proche de l’ARS Bretagne, je bénéficie d’une connaissance approfondie de notre secteur et j’ai établi des relations de confiance avec les autorités.

Quels sont les dossiers en cours ?

Le premier dossier concerne l’évolution des conditions tarifaires et les contraintes économiques qui pèsent sur les établissements de santé. Aujourd’hui, certains d’entre eux se trouvent en difficulté financière, et six sont déficitaires, dans un contexte marqué par l’inflation et une iniquité persistante des rémunérations des personnels paramédicaux. À cela s’ajoute une crise nationale de la dette qui limite les financements et fragilise davantage nos structures. La FHP Bretagne accompagne ces établissements afin qu’ils bénéficient du soutien nécessaire pour maintenir leur offre de soins sur leurs territoires.

Un autre enjeu majeur est l’application de l’avenant 33 qui concerne la rémunération des personnels paramédicaux. Une analyse du cabinet Roland Berger démontre qu’entre 2019 et 2024, l’écart de rémunération entre le personnel paramédical du secteur public et du secteur privé est passé de -12 % à -16 %. La FHP Bretagne veillera à ce que cet avenant soit mis en œuvre afin de réduire les disparités lorsque les conditions de son application seront réunies.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet régional de santé (PRS), la FHP Bretagne soutient les établissements privés dans l’obtention d’autorisations supplémentaires, notamment en chirurgie, en SMR et en psychiatrie, afin de renforcer leur implantation en Bretagne et de mieux répondre aux besoins des patients.

Enfin, nous avons la chance de disposer d’un Institut de formation d’aides-soignants, et je souhaite, durant mon mandat, obtenir la création d’un Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Une 1re demande avait été déposée, et nous continuerons à la défendre avec détermination.

Sur le plan méthodologique, je m’inscris dans la continuité du travail accompli par Nicolas Bioulou. Mon approche repose sur la défense de tous les adhérents de la FHP Bretagne et sur une présence active sur le terrain. Des tournées régulières dans les établissements de la région me permettront d’aller à la rencontre des adhérents et des membres associés pour m’imprégner des spécificités locales afin de les accompagner au plus près de leurs attentes.