Campagne tarifaire : le compte, et le moral, n’y sont pas

La publication cette semaine des tarifs augure une reprise de la facturation mi-avril. Dans huit mois, ces mêmes tarifs seront rendus caduques par les suivants annoncés au 1er janvier 2026.

Cette campagne 2025 affiche une fausse équité tarifaire entre les hospitalisations publique et privée, et une hausse des tarifs en trompe-l’œil qui s’élève en moyenne à 0,5 % pour l’activité de médecine, chirurgie, obstétrique. Elle ne génère aucune nouvelle ressource pour nos établissements et s’inscrit dans un passif de sous-financement de 1 milliard d’euros sur trois ans, généré par l’inflation. De plus, les 80 M€ annoncés pour rémunérer l’avenant 33, s’avèrent bien en-deçà des 140 M€ indispensables à cet accord novateur dans son système de classification des emplois et de valorisation des carrières professionnelles salué par tous. Cette demande de 140 millions ne couvre qu’une partie du besoin total de financement et est donc raisonnable puisque nous avons intégré un autofinancement à hauteur de 53 % par nos établissements.

Cette campagne n’est clairement pas à la hauteur de nos attentes pour au moins deux autres raisons. 2025 voit la fin du mécanisme de la sécurisation modulée à l’activité (SMA). Le coût de la SMA estimé à 823 M€ dont 150 M€ pour notre secteur reste élevé en 2024. Une enveloppe d’accompagnement de 240 M€ est dégagée mais pour les seuls secteurs publics et non lucratif ! Par ailleurs, nous actons une hausse des crédits mis en réserve à hauteur de 687 M€, versus 492 M€, une forte augmentation justifiée par celle de 180 M€ des réserves opérées sur les dotations sanitaires, fort heureusement, le coefficient prudentiel demeure inchangé.

Le temps s’accélère et les dossiers s’accumulent. Les conditions d’élaboration et de méthode de la campagne tarifaire 2026 et les travaux sur la réforme du financement de la dialyse et de la radiothérapie devront être clôturés rapidement pour une mise en œuvre au 1er janvier 2026, et ceux sur les soins critiques suivront pour une mise en application en 2027. Ensuite, d’autres nombreux sujets devront trouver des issues très prochaines : la liste en sus, la RAAC, l’HDJ, le financement des mesures RH, le financement de la prévention, les priorités 2026 des contrôles T2A, les orientations du modèle de financement des maternités, sans oublier la prise en compte de notre Retex campagne.

Enfin, la pluriannualité du financement, sujet majeur attendu par tous les acteurs, doit être sur les rails ce printemps, comme annoncé par le ministre. Le temps est compté pour conduire dans de bonnes conditions tous ces travaux.