C’est le montant des médicaments prescrits par des médecins exerçant à l’hôpital et délivrés en ville en 2023.
Source : CNAM
PLFSS : le Sénat réclame des réformes structurelles
Le déficit de la Sécurité sociale 2024 est estimé à 18 milliards d’euros, soit 7,5 milliards de plus que ce que prévoit la loi. Des crédits, sans objectif précis d’amélioration de la qualité, de l’accessibilité, de la sécurité des soins, souligne Pierre Moscovici.
« En dehors des deux années de crise sanitaire, un dépassement d’une telle ampleur est sans précédent. C’est la conséquence d’un double phénomène, à savoir un niveau de recettes surestimé et une progression des dépenses de santé insuffisamment maîtrisée », précise le média Public Sénat.
En 2028, le déficit est attendu à 19,9 milliards d’euros. « Cette trajectoire n’est pas soutenable. Cela passe par des réformes structurelles (…) La part croissance des dépenses de Sécurité sociale dans le PIB est sans véritable solution de financement », a plaidé l’ancien ministre de l’Économie, Pierre Moscovici. Or ces dépenses sont appelées à augmenter, sous l’effet du vieillissement démographique et du développement des maladies chroniques.
Public Sénat rappelle que la Cour des comptes a souligné que l’essentiel du déficit structurel repose essentiellement sur la branche maladie (16 milliards d’euros à l’horizon 2028) et sur la branche vieillesse (6 milliards d’euros à la même échéance), malgré la récente réforme des retraites.
Veiller à la pertinence des prescriptions hospitalières en ville
L’Assurance maladie note que le virage ambulatoire accroît les prescriptions hospitalières exécutées en ville et veut accompagner les établissements de santé sur leur analyse.
Les dépenses remboursées en officine sont passées de 32 à 45 % entre 2017 et 2023. Une bascule expliquée notamment par le développement des chimiothérapies orales prescrites à l’hôpital mais délivrées en officine.
Les molécules innovantes représentent désormais 26 % de l’enveloppe de dépenses en médicaments, qui s’élève à 25,5 milliards d’euros en 2023, contre 20 % en 2017.
La CNAM souhaite veiller à la sécurisation de l’ordonnance, à la délivrance entre l’hôpital et la ville, au respect du bon usage du médicament, notamment pour éviter la fraude.
Selon le dossier de presse de la CNAM du 14 novembre dernier, le montant des médicaments délivrés en ville, liés à des prescriptions de médecins exerçant à l’hôpital, est de 12,7 Mds € contre 15,7 Mds € pour ceux prescrits par les médecins libéraux de ville.
Prescriptions de médicaments : une forte attente des patients
L’enquête de l’Assurance Maladie indique qu’1 Français interrogé sur 2 attend en priorité une prescription de médicaments à l’issue d’une consultation ; 4 sur 10 prennent des médicaments quotidiennement.
L’Assurance Maladie a mené une étude via l’institut de sondage BVA auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes en France et simultanément auprès de 1 000 dans cinq pays européens.
L’étude souligne que le recours aux médicaments reste une habitude très ancrée chez les Français.
En Espagne et en Italie, 4 personnes interrogées sur 10 (contre 1 sur 2 en France) attendent un médicament à l’issue d’une consultation ; et cette proportion est plus faible encore en Allemagne : seulement 1 Allemand sur 3.
Parmi le panel français, seule 1 consultation sur 5 n’aboutit pas à une prescription de médicaments. Dans les pays européens voisins, il varie entre un tiers et près de la moitié des consultations sans prescription de médicaments.
Les autres répondants, parmi les pays européens interrogés, semblent en revanche davantage en demande de conseils pour soulager les symptômes, ou de pédagogie sur l’origine des symptômes.
Près de 9 Français sur 10, parmi les répondants, soit une très large majorité, déclarent qu’ils seraient satisfaits d’une consultation sans prescription, avec une explication des motifs.
L’Assurance maladie lance une campagne « Le bon traitement, ce n’est pas forcément un médicament ».
Outre des actions en direction du grand public, la CNAM va accompagner les médecins dans leur pratique via des actions d’information, de formation et d’accompagnements plus personnalisés auprès des médecins libéraux. Elle réalisera également une visite annuelle dans certains établissements de santé, avec un nouveau dispositif personnalisé sur des thèmes de pertinence.
Les généralistes exercent dans les grandes villes
Selon l’INSEE, 50 % des médecins généralistes exercent en 2019 à moins de 85 km de leur commune de naissance et 50 % à moins de 43 km de leur université d’internat. 12 ans après leur internat, 96 % exercent dans la même commune que l’année précédente.
Les généralistes exercent majoritairement dans les communes de plus de 200 000 habitants. La commune de naissance ainsi que l’université dans laquelle ils ont fait leur internat contribuent à déterminer leur territoire d’installation.
Inquiets, les parlementaires s’emparent de nouveau du sujet.
Les infirmiers en pratique avancée, où en est-on ?
En cinq ans, selon les données du Conseil national professionnel (CNP) IPA, 3 100 infirmiers ont reçu leur diplôme de pratique avancée tandis que 500 sont actuellement en formation.
Hospimédia rapporte des 8e Journées nationales des IPA, qu’au-delà de l’implantation, des attentes fortes persistent, en premier lieu dans la publication des textes d’application de la loi dite « Rist 2 », permettant la primo-prescription et l’accès direct en structure de soins coordonnés. Attendue pour l’été, la parution de ces textes a été retardée par les différents remaniements gouvernementaux.
IA : une troisième voie plus éthique
La secrétaire d’État, Clara Chappaz, a dévoilé sa feuille de route pour « faire de la France une grande puissance de l’IA » et se démarquer de la toute-puissance américaine. Cette voie « rimerait avec éthique, frugalité et inclusivité ».
« Avoir des technologies d’intelligence artificielle propres, c’est pouvoir porter une certaine vision du monde », a déclaré Clara Chappaz, qui croit au potentiel français dans le domaine, tout en souhaitant se démarquer de la toute-puissance américaine.
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