Marie DAUDÉ, directrice générale de l’offre de soins du ministère de la Santé et de la Prévention, et Anne HEGOBURU, sous-directrice, répondaient aux questions de Frédérique GAMA, le jeudi 19 septembre à Nancy, dans le cadre des Rencontres de la FHP.
Marie DAUDÉ, Directrice générale de l’offre de soins
« Sur la situation et le financement des maternités, nous sommes bien conscients des difficultés qui sont les vôtres. C’est pour cela que je rappelle que le Gouvernement a décidé d’apporter un soutien spécifique dans le cadre de la campagne tarifaire MCO de début d’année. Ce soutien s’adresse au secteur public et au secteur privé, mais bien évidemment ce n’est pas suffisant. Nous savons qu’il faut que nous travaillions au fond sur ce financement-là, avec probablement un financement à la fois forfaitaire et à l’activité. »
« Sur le niveau des tarifs de la chirurgie, on sait bien que le financement des équipements par les recettes d’exploitation que constituent les tarifs peut prendre un certain temps. Donc, il y a tout de même un travail à mener sur tout ce qui est neutralité tarifaire et le rapprochement des tarifs des coûts. Cela fait aussi partie de la réforme de financement MCO que l’on va mener. Nous allons pouvoir commencer à ouvrir ces travaux parce que c’est cet automne que nous allons disposer pour la première fois des coûts ENC 2022, qui sont des coûts qui ne devraient pas être biaisés par le Covid. »
« Sur les PUI, une enquête montre que 77 % des fermetures des PUI sont dans le secteur privé et que 57 % des PUI n’ont qu’une seule personne et moins d’un équivalent temps plein, versus 25 % dans le public. On voit bien que les difficultés sont accentuées dans les PUI des cliniques privées. C’est donc normal que vous ressentiez des difficultés. C’est ce que l’enquête a permis d’objectiver. Nous allons essayer de continuer à travailler avec l’ordre et les syndicats de pharmaciens pour aboutir à des solutions qui pourraient permettre de desserrer la situation. Pour répondre à la question, oui nous sommes bien conscients du problème, on va essayer de vous aider et nous allons continuer à analyser plusieurs leviers, et notamment le levier de mutualisation qu’il faut quand même envisager. »
« Sur la permanence des soins en établissements de santé, ce sont près de 800 établissements qui ont répondu à l’enquête. Ce sont 800 fichiers qui sont arrivés et qui rassemblent à eux seuls plus de 11 000 lignes de cas. Ce sont 11 000 lignes à retraiter, c’est pourquoi nous avons pris le temps nécessaire, et j’avais dit que ce serait pour la fin de l’été, début septembre. Nous nous sommes donné de nouvelles échéances et nous devrions tout de même pouvoir discuter de premiers résultats dans quelques semaines avec les ARS, et revenir vers les fédérations d’ici la fin du mois d’octobre. »
« Sur le RIHN, il y a beaucoup d’actes à réévaluer, mais nous avançons. »
Anne HEGOBURU, sous-directrice de la direction générale de l’offre de soins
« Il nous paraît important de continuer à travailler sur ces questions de parcours innovants qui vous permettent de décloisonner la ville, l’hôpital et le secteur médico-social, en partant vraiment des besoins du patient et en introduisant une véritable fluidité. De façon un peu plus formelle, vous savez peut-être que le ministère de la Santé avait sollicité l’Inspection générale des affaires sociales pour avoir son regard sur cette question du financement des activités. Un rapport a été remis au mois de juillet dernier. Il s’intéresse aux questions de financement, mais plus largement à la notion de gouvernance au sujet de la qualité et de la pertinence, qui sont vraiment éclatés au sein des institutions. Il faut vraiment que l’on réunisse les forces des différents partenaires. On sait que les modèles peuvent paraître un peu complexes, obscurs pour les professionnels. Il nous paraît important d’avoir des choses plus simples, plus lisibles, qui parlent véritablement aux professionnels, et de travailler également avec les sociétés savantes, les CNP…
Il y a également des discussions à venir avec les partenaires, et notamment les fédérations, dans le cadre de la réforme du financement à la qualité des établissements de santé sur ce nouveau compartiment qui est créé et qui concerne les objectifs de santé publique. Cela donnera lieu à des discussions sur les objectifs que l’on se fixe et les indicateurs associés, et la façon dont on les suit. »
Retranscription des propos tenus aux Rencontres de la FHP 2024.
Crédit photo : E. Thibaud