Le Plan de rénovation de la recherche biomédicale vient de sortir. Il affiche l’ambition de redonner à la France « une place de premier plan dans la compétition internationale ». Nous partageons pleinement cette ambition. La large concertation menée avec « tous les acteurs concernés » a permis de produire 70 recommandations pour « une recherche biomédicale plus unifiée et plus efficace ». Sauf que, ni dans la lettre de mission, ni dans la très longue liste des acteurs concertés, et ni dans les recommandations, l’hospitalisation privée n’est citée. Nos équipes de chercheurs et les établissements de santé qui portent leurs travaux n’ont pas fait l’objet d’une audition.
Les auteurs du Plan n’ont pas davantage « co-construit », comme le rapport le recommande, avec les membres des deux groupes de travail DGOS dédiés, au sein desquels nous étions représentés. Nous y portions pour le moins une demande de stabilisation des règles d’allocation de ressources, une condition nécessaire et consensuelle à l’engagement des acteurs, fortement attendu par le rapport. Nous conviendrons en effet que changer les règles d’allocation de ressources en permanence, voire avec des effets rétroactifs, n’est pas acceptable.
Nous avions également récusé un point de méthode. Le nouveau modèle de financement en place depuis 2023 s’applique de façon aberrante sur des données, des inclusions, antérieures à son lancement, avec l’effet immédiat d’exclure un récent GCS de l’hospitalisation privée qui se retrouve de fait sans ressources cette année-là. Sans compter que ce nouveau critère désavoue une data science de plus en plus prépondérante, à laquelle le plus haut niveau de l’État apporte tout son assentiment. Sans soutien financier, la production basée sur les données est mise à mal.
Ce plan de rénovation cultive une vision CHU centrée préoccupante et va décourager de nombreux acteurs. Sur le fond et sur la forme, il indique à la recherche biomédicale française un bien mauvais chemin pour regagner une place internationale de premier plan.