Quels sont les perturbateurs endocriniens les plus courants et leurs effets sur notre santé ?

Problèmes hormonaux provoqués par des perturbateurs endocriniens, les dysfonctionnements endocriniens sont nombreux et peuvent affecter tous les individus. Quels sont les perturbateurs auxquels nous sommes les plus exposés et quels sont leurs effets sur notre santé ? Nous vous en disons plus sur le sujet.

Qu’est-ce les perturbateurs endocriniens ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les perturbateurs endocriniens « PE » désignent une substance ou un mélange qui altère les fonctions du système endocrinien des individus et de ce fait, induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations.

Qu’est-ce que le système endocrinien ?

Le système endocrinien se compose de glandes dites « endocrines » spécialisées dans la sécrétion d’hormones. Il permet à l’organisme d’assurer des fonctions essentielles telles que la croissance, le développement de l’organisme, la reproduction, l’utilisation et le stockage de l’énergie ou encore, l’équilibre de la quantité d’eau et de sel dans l’organisme.

Parmi les principales glandes endocrines figurent :

  • L’hypothalamus ;
  • L’hypophyse ;
  • La thyroïde ;
  • Les glandes parathyroïdes ;
  • Les cellules des îlots pancréatiques ;
  • Les glandes surrénales ;
  • Les ovaires ;
  • Les testicules.

On estime que le système endocrinien se dérègle lorsqu’une substance dite « perturbatrice » plus spécifiquement un « perturbateur endocrinien », modifie de façon anormale la quantité d’hormones produite par les glandes endocrines.

Où trouve-t-on des perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de multiples objets et produits de la vie courante comme :

  • Les produits ménagers ;
  • Les détergents ;
  • Les produits de traitement des cultures et par conséquent dans l’environnement (dans la terre, dans l’eau, dans l’air) ;
  • Les cosmétiques ;
  • Certains produits alimentaires.

Près de 800 substances chimiques[1] contiendraient des propriétés perturbatrices endocriniennes. Parmi elles :

  • Certains pesticides (organochlorés, fongicides, herbicides) ;
  • Des plastifiants (phtalates, bisphénol A), retardateurs de flamme (PBDE), revêtements (PFAs) ;
  • Des médicaments comme des antidouleurs et des antidépresseurs ;
  • Des produits émis par les combustions incomplètes issues des incinérateurs, de l’industrie métallurgique et sidérurgique ;
  • Des produits d’hygiène (Triclosan) et cosmétiques (parabènes) ;
  • Des phyto-œstrogènes (soja).

Selon Santé Publique France, de plus en plus de données scientifiques suggèrent qu’ils altèrent de nombreuses fonctions du système hormonal, appelé « système endocrinien ». Il se compose des fonctions reproductives, thyroïdiennes, métaboliques, surrénaliennes, etc. Ces substances ont la capacité d’interférer avec le système hormonal, ce qui peut avoir des répercussions néfastes sur divers aspects de la santé. Ils sont soupçonnés d’être à l’origine d’une multitude de pathologies.

Quels sont leurs effets sur notre santé des perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens peuvent avoir d’importants effets délétères sur notre santé. Une maladie hormonale se développe en cas d’excès ou bien lors d’un défaut de production d’une hormone.

Les pathologies hormonales les plus fréquentes sont :

  • Chez les hommes : une baisse de la qualité du sperme et de la testostérone, des malformations congénitales de l’appareil urogénital, des cancers « hormono-dépendants » (cancer des testicules ou de la prostate) ;
  • Chez les femmes: une puberté précoce, des anomalies de l’ovaire, de l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, des cancers « hormono-dépendants » (cancer de l’utérus, de l’ovaire ou du sein) ;
  • Chez les enfants: de la prématurité, un faible poids de naissance, des troubles du comportement (autisme, trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)) ;

Et plus globalement de l’obésité, du diabète ou de l’hypo ou de l’hyperthyroïdie.

Les 8 symptômes généraux les plus fréquents en cas de déséquilibre hormonal sont :

  1. Une perte ou une prise de poids subite et inexpliquée ;
  2. Une transpiration excessive ;
  3. Des troubles du sommeil ;
  4. Une sensibilité accrue au froid et/ou à la chaleur ;
  5. Des éruptions cutanées ;
  6. Une fatigue persistante ;
  7. Des maux de tête ;
  8. Des ballonnements.

Comment diagnostiquer une maladie endocrinienne ?

Pour détecter un dysfonctionnement endocrinien, différents examens médicaux sont possibles :

  • Une analyse de sang permet d’évaluer les différents taux d’hormones dans le sang ;
  • Des analyses d’urine et de salive visent à compléter le diagnostic en vérifiant également ces différents niveaux d’hormones ;
  • Une exploration radiologique (échographie, scanner ou IRM) consiste à visualiser la ou les glandes suspectées de dysfonctionner.

Quels traitements possibles ?

Le traitement dépend des hormones impactées. Le plus souvent, il convient en première intention, de définir la cause du dysfonctionnement hormonal afin d’écarter le perturbateur endocrinien potentiellement responsable. La mise en place d’un traitement médicamenteux et par la suite envisagé pour permettre à l’hormone défaillante d’être régulée. Il consiste le plus souvent, à prendre des hormones de synthèse afin de rééquilibrer les taux dans l’organisme.

5 conseils pour éviter l’exposition aux perturbateurs endocriniens

  1. Aérez chaque jour votre intérieur pour renouveler l’air que vous respirez ;
  2. Privilégiez les produits ménagers naturels comme le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude ou bien les produits disposant d’un écolabel ;
  3. Consommez des aliments issus de l’agriculture biologique et pensez toujours à les laver et/ou les éplucher avant de les manger ;
  4. Utilisez des matériaux comme l’inox, le verre, la fonte ou le grès pour cuire vos préparations culinaires et bannissez les revêtements antiadhésifs et les matières plastiques à chauffer au micro-onde ;
  5. Préférez les cosmétiques bio également composées d’ingrédients naturels, le plus souvent végétales.

Sources :

[1] D’après le rapport OMS-PNUE 2012