Diabète : Les nouvelles stratégies de diagnostic et de gestion de la maladie

Maladie chronique se caractérisant par un excès de sucre dans le sang, le diabète (ou diabète sucré) concerne près de 5 millions de Français selon les données de l’Assurance Maladie. Cette tendance ne cesse par ailleurs d’augmenter ! Quelles sont les nouvelles stratégies de diagnostic pour mieux le dépister ? Quelles sont les solutions pour bien gérer son diabète au quotidien ? Nous vous apportons un éclairage sur le sujet.

 

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète sucré se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Ce trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation se traduit par un taux de glucose anormal dans le sang : on parle d’hyperglycémie.

Il existe deux types de diabète sucré :

  • Le diabète de type 1 dit « insulino-dépendant ». C’est la forme la plus grave de la maladie. Il est le plus souvent diagnostiqué chez les jeunes (enfants, adolescents ou jeunes adultes) en raison d’une prédisposition génétique. Il provoque généralement une soif intense, des urines abondantes, un amaigrissement rapide. Les patients ont besoind’un apport quotidien d’insuline pour vivre, car leur pancréas n’en produit plus. Le traitement peut se faire sous forme d’injection ou par le biais d’une pompe à insuline (un appareil portable ou implantable destiné à administrer l’insuline en continu).
  • Le diabète de type 2. C’est la forme la plus courante. Il apparaît généralement chez les sujets de plus de 40 ans. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont généralement des facteurs déclencheurs. Asymptomatique, il passe longtemps inaperçu. Le traitement de première intention se fait par voie orale.

Beaucoup plus rare, il existe une autre forme de diabète appelée « le diabète insipide » mais n’impactant pas la glycémie. Si comme le diabète de type 1, il provoque des urines très importantes et une soif intense, ils n’ont pourtant rien en commun. Le diabète insipide provient d’une incapacité des reins à concentrer les liquides. Dans le cas du diabète insipide, les urines sont très diluées et, de ce fait « insipides », contrairement au diabète sucré qui, elles, sont chargées en sucre.  

Comment savoir si l’on a du diabète sucré ?

Il est recommandé d’effectuer un bilan de santé afin de vérifier que l’on se porte bien. En cas de suspicion de diabète, deux examens sont requis :

  • Une analyse d’urine. Elle consiste à rechercher la présence de glucose (glycosurie) en effectuant un dosage. En cas de positivité, un dosage de la glycémie à jeun confirmera le diagnostic.
  • Une analyse sanguine. Elle vise à mesurer le taux de glycémie à jeun. Un taux supérieur ou égal à 1,40 g/l à deux reprises permet de confirmer le diabète. Si le taux est compris entre 1 g/l et 1,40 g/l à jeun, une épreuve d’hyperglycémie par voie orale (HGPO) est nécessaire.

Comment améliorer le dépistage du diabète ?

Si l’analyse d’urine et le bilan sanguin sont les moyens jusqu’alors utilisés pour dépister le diabète, une récente étude basée sur l’analyse de la voix permettrait de déterminer si une personne est diabétique. C’est ce que révèle la nouvelle recherche publiée dans Mayo Clinic Proceedings : Digital Health.

Cette découverte repose sur un modèle d’intelligence artificielle capable de distinguer si une personne souffre de diabète de type 2. Le modèle baptisé « Klick Labs » annonce une précision de 89% pour les femmes et de 86% pour les hommes.

Avec plus de 18 000 enregistrements, les scientifiques ont analysé 14 caractéristiques acoustiques pour déterminer les différences entre les individus non diabétiques et les diabétiques de type 2. « Notre recherche met en évidence des variations vocales significatives entre les individus avec et sans diabète de type 2 et pourrait transformer la façon dont la communauté médicale teste le diabète« , assure Jaycee Kaufman, premier auteur de l’article et chercheur scientifique chez Klick Labs.

Grâce à l’intelligence artificielle, les scientifiques ont pu déterminer un certain nombre de caractéristiques vocales comme les changements de hauteur et d’intensité qui ne peuvent pas être perçus par l’oreille humaine. Les chercheurs assurent que l’analyse de la voix pourrait permettre de dépister la présence d’autres maladies comme l’hypertension ou le prédiabète. 

Les systèmes qui facilitent la bonne observance des patients

Différents dispositifs permettent aux personnes diabétiques d’optimiser la gestion de leur traitement. Parmi eux figurent :

  • Le capteur de glycémie. Implanté sur la peau par une petite aiguille, il permet de mesurer simplement et à tout moment de la journée sa glycémie, en passant un lecteur dessus. Ce dispositif doit être remplacé chaque semaine selon les modèles. Certains d’entre eux proposent notamment la programmation d’alertes lorsque la glycémie atteint un certain seuil. La mesure en continu du glucose permet ainsi d’améliorer l’équilibre du diabète. Grâce à ce dispositif, plus besoin de se piquer le bout du doigt à plusieurs reprises pour déposer une goutte de sang sur une bandelette à placer dans le lecteur.
  • Le système en boucle fermée. Composé d’une pompe à insuline externe couplée à un capteur de glucose en continu, ce système est capable d’adapter la quantité d’insuline à délivrer. La variabilité glycémique en est largement améliorée.
  • La greffe « d’îlots pancréatiques ». Véritable innovation technologique, il s’agit d’une capsule contenant de l’insuline diffusée de façon adaptée selon le niveau de glycémie dans le sang.

En complément de ces dispositifs novateurs, la télésurveillance offre également aux patients la possibilité d’améliorer la prise en charge de leur diabète. Ce système leur permet d’être suivis à distance par leur diabétologue grâce à la « téléconsultation », mais aussi de partager numériquement leurs données glycémiques qui pourront être analysées à distance par le professionnel de santé qui les suit.

Par le biais de plateformes numériques, il est ainsi possible d’obtenir des enregistrements du taux de glycémie et donc d’avoir accès à un ensemble de données permettant un suivi à distance des patients avec un diabète traité par insuline. Ce dispositif permet une optimisation de l’accompagnement médical, en libérant des places en consultation pour de nouveaux patients. Une alternative intéressante face à l’augmentation des déserts médicaux.

Sources :