Dr Jean CANARELLI, président adjoint pour la Corse de la FHP Sud Est
Comment se sont déroulées la préparation et la publication du Plan régional de santé en Corse ?
En Corse, la préparation et le vote du Plan régional de santé (PRS) se sont déroulés de manière très consensuelle. En amont, un travail conséquent de préparation entre l’Agence régionale de santé (ARS), le Conseil régional de la santé et de l’autonomie (CRSA), les unions régionales des professionnels de santé (URPS) et les fédérations, a mené à la rédaction d’une préversion du texte. Elle a été analysée par les commissions ad hoc de la CRSA incluant l’ensemble des acteurs : objectifs quantifiés de l’offre de soins, contrôle médical de la Sécurité sociale, commission des professionnels de santé et commission des usagers, afin d’effectuer un ultime travail de rapprochement.
Les échanges nourris entre la FHP, la FHF, la FEHAP et l’ARS ont mené au Plan régional de santé qui une fois validé a été diffusé dans les instances consultatives : le CRSA et la collectivité de Corse.
D’une manière générale, l’insularité et la faible démographie favorisent une collaboration entre le secteur public et le secteur privé. Sans être totalement linéaire, cette coopération, accompagnée par l’ARS, émerge d’une réalité de terrain avec une volonté affirmée de tous les acteurs qu’il reste à traduire complètement dans faits.
Quelles sont les prochaines échéances ?
La FHP attend l’ouverture des fenêtres d’autorisations. Le travail de reconstruction et de réorganisation des établissements du territoire en cours aura un impact sur la mise en œuvre du nouveau PRS. En matière de médecine nucléaire, les autorisations permettent l’installation de Pet Scan. Le secteur public et le secteur privé y sont favorables. L’objectif demeurant une offre de soins qui réponde aux besoins des 340 000 habitants et des visiteurs estivaux.
Selon la FHP, la gestion actuelle du coefficient géographique est discutable. Les établissements se heurtent à un surcoût dû à la faiblesse des volumes d’activité. Chaque GHM enregistre une activité en deçà de la moyenne du continent et très souvent deux fois moins. Pourtant, les établissements doivent assurer une prise en charge étendue, sachant que la distance entre les sites rend très difficile les rapprochements des activités entre l’est, l’ouest, le sud et le nord.
Enfin, à la demande de la collectivité de Corse, un cabinet de consultants a mis en place un comité de pilotage et des groupes de travail auxquels la FHP a été associée. Le rapport fourni conclut à la nécessité de la création d’un CHU innovant multisites, liant activités des secteurs public et privé, du fait des particularités géographiques et démographiques. Rappelons que plus de 50 % de la prise en charge des patients sur l’île est réalisée par les établissements privés. La création d’un CHU ne pourra ignorer la nécessaire collaboration, besoin reconnu par l’ensemble des acteurs publics et privés.