30% de la population Française souffre de douleurs chroniques selon l’Inserm. Motif fréquent de consultation, la douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique, peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie. Qu’elle soit vive, diffuse, lancinante ou pulsatile… pour gérer la douleur, de nombreuses approches non médicamenteuses sont aujourd’hui proposées pour soulager ceux qui souffrent. Une alternative intéressante pour limiter la prise de médicaments sur le long terme. En voici 10 à découvrir.
Qu’est-ce qu’une douleur chronique ?
La douleur est une sensation liée à la conscience. On parle de douleur chronique, lorsqu’une douleur dite « aigue », perdure au-delà de trois mois en moyenne. Cette sensation désagréable et plus ou moins intense, impacte à long terme, la qualité de vie des personnes concernées.
12 millions de Français seraient touchés par les douleurs dites « chroniques » c’est-à-dire persistantes au-delà de trois mois, répondant mal aux traitements proposés pour les soulager.
Parmi les différents types de douleurs on recense :
- Les douleurs inflammatoires : l’activation chronique des fibres de la douleur entraîne leur sensibilisation qui se généralise ensuite à tout le système de la douleur.
- Les douleurs neuropathiques : elles sont liées à des atteintes du système nerveux central ou périphérique (lésions de nerfs, blessure…), de la moelle épinière, liées aux amputations ou à un accident vasculaire cérébral…
- Les douleurs mixtes : elles associent une composante inflammatoire et une composante neuropathique. Ces douleurs sont souvent rencontrées dans le cadre de cancers ou après une chirurgie.
- Les douleurs nociplastiques: définies plus récemment, elles sont liées à des altérations de ce que l’on appelle la nociception (le système de détection de la douleur) dans lesquelles aucune lésion n’est retrouvée. On les rencontre notamment chez des patients atteints de fibromyalgie, de troubles fonctionnels intestinaux ou dans certaines céphalées chroniques.
La douleur se mesure
L’évaluation médicale de la douleur commence par l’établissement d’un bilan complet, avec un historique médical du patient, la localisation de la douleur et les mots pour la décrire.
Il existe différents outils permettant de mesurer l’intensité de la douleur pour une meilleure prise en charge de celle-ci. Les plus fréquemment utilisées sont :
- L’échelle visuelle analogique (EVA) : à l’aide d’une réglette, le patient devra positionner le curseur en un point d’une ligne, correspondant au niveau d’intensité de la douleur ressentie. Les extrémités de cette ligne correspondent à gauche à « Pas de douleur » et à droite à « Douleur maximale imaginable » (face patient). Le soignant notera le chiffre correspondant à la position du curseur sur une échelle de 0 à 10. Cette échelle est utilisée pour quantifier la douleur aiguë.
- L’échelle numérique (EN) : le patient donne une note de 0 à 10 pour décrire l’intensité de la douleur. 0 = Pas de douleur ; 10 = Douleur maximale imaginable.
- L’échelle verbale simple (EVS) : permet de décrire l’intensité de sa douleur à l’aide de mots simples : pas de douleur, faible, modérée, intense (forte), très intense (très forte).
- Les visages. 6 visages, de neutre à très douloureux correspondant aux scores 0 – 2 – 4 – 6 – 8 – 10. Cette signalétique est davantage utilisée chez les enfants pour qui il est plus difficile de s’exprimer.
Ces dispositifs permettent aux professionnels de santé de mieux comprendre le degré de souffrance pour mettre en place le traitement le plus adapté à la situation du patient.
Parmi les solutions envisagées, les alternatives non médicamenteuses sont de plus en plus privilégiées et plus particulièrement en cas de maladies chroniques où les douleurs sont installées de façon récurrente. Elles permettent de diminuer leur intensité et le recours aux médicaments.
10 solutions non médicamenteuses pour gérer la douleur
- L’hypnose : Cette technique thérapeutique permet de modifier l’état de conscience d’une personne. Elle vise par la suite à amplifier les ressources du patient pour lutter contre ses douleurs.
- La sophrologie : Elle consiste à associer la respiration, la décontraction musculaire et la visualisation.
- Le chaud et le froid : Patchs chauffants ou les bouillottes, la chaleur facilite la décontraction musculaire. Les poches de glace, quant à elles, ralentissent la conduction nerveuse et limitent l’inflammation.
- L’acupuncture: Cette médecine traditionnelle chinoise consiste à introduire des petites aiguilles dans la peau sur des points précis appelés » méridiens « . Elle rétablit le déséquilibre énergétique et traite ainsi différents maux, qu’ils soient émotionnels ou physiologiques. Les aiguilles utilisées en acupuncture dégagent une sensation de chaleur déclenchant ainsi la production de monoxyde d’azote dans l’organisme. Ce monoxyde favorise la circulation sanguine et entraîne une réduction de la douleur. L’acupuncture est recommandée en cas de migraine, de fibromyalgie et de douleurs dorsales.
- La mésothérapie :Cette pratique repose sur des injections ciblées de médicaments dans la couche profonde de la peau. Elle agit sur les rhumatismes, les douleurs lombaires et cervicales ou encore les infections ORL.
- L’ostéopathie : Elle soulage par des manipulations, les troubles aigus ou chroniques du système musculosquelettique (lombalgie, sciatique, torticolis…).
- L’auriculothérapie : Elle vise à stimuler des points précis du pavillon de l’oreille. Elle s’avère efficace en cas de migraines ou de névralgie.
- L’hydrothérapie : Elle utilise l’eau comme moyen thérapeutique. L’eau froide permet de contracter les vaisseaux, ce qui réduit l’inflammation et la douleur. L’eau chaude soulage des affections telles que les spasmes musculaires, l’inflammation articulaire ou encore les douleurs menstruelles.
- La phytothérapie : Certaines plantes possèdent des propriétés analgésiques. À titre d’exemples, la réglisse soulage les douleurs digestives, le curcuma lutte contre l’inflammation et la reine des prés est efficace contre les maux de tête ou les rhumatismes.
- La neurostimulation : Il s’agit de moduler la perception de la douleur par une stimulation électrique (via des électrodes) de faible intensité grâce à l’implantation d’un dispositif médical mini-invasif.
En complément de ses solutions naturelles, une hygiène de vie saine participe également au mieux-être. En cas de maladie chronique, adoptez plutôt une alimentation dite « anti-inflammatoire ». Elle intègre des produits naturels comme les fruits et les légumes, des poissons gras ainsi que des oléagineux. En revanche, il est conseillé de limiter la consommation de produits transformés, industrialisés généralement trop riches en sel et en matières grasses. Une bonne hydratation (soit minimum 1.5 litres d’eau par jour) associée à une activité physique adaptée au profil du patient participent à booster la mobilité pour une meilleure maîtrise de la douleur.
Sources :
- https://www.inserm.fr/dossier/douleur/
- https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/prise-charge-douleur.html
- https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/douleur/focus-douleur
- https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-01/liste_echelles_acceptees_2022.pdf
- https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/traitement-de-la-douleur