Covid long, de quoi s’agit-il ?

Responsable d’une pandémie mondiale il y a près de trois ans maintenant, la Covid-19 a touché près de 39 millions de Français et a causé plus de 167 000 décès sur le territoire à ce jour selon l’OMS. Si la majorité des Français ont été contaminés et se sont correctement rétablis, d’autres font face à une forme chronique de la maladie, appelé « Covid long ». Qu’engendre-t-elle au quotidien pour les malades ? Comment vivre avec ? Y-a-t-il un espoir de traiter cette forme touchant environ 70 000 personnes ? Nous vous apportons des précisions sur le sujet. 

 

Covid-19, rappel des signes de la maladie

Aujourd’hui encore en circulation, de nombreuses formes de coronavirus ont été véhiculées ces trois dernières années en raison de leur évolution génétique constante. Omicron, alpha, delta, bêta, gamma ou encore EG.5… quel que soit le variant, la covid-19 est une infection respiratoire due au coronavirus appelé SARS-CoV-2. Elle entraîne de nombreux symptômes comme :

  • De la fièvre ;
  • Une fatigue intense ;
  • Des douleurs thoraciques ;
  • Des maux de tête ;
  • Une congestion nasale ;
  • Des troubles de la vision ;
  • Des crampes d’estomac ;
  • Des nausées ;
  • Une perte d’odorat (anosmie) ;
  • Une perte du goût (agueusie) ;
  • Des difficultés de concentration ;
  • Une insuffisance respiratoire.

Les symptômes sont multiples et se manifestent différemment d’une personne à l’autre. Ils évoluent de façon fluctuante dans le temps, avec des phases d’aggravation et de récupération. On parle alors de covid long. Les personnes disposant de comorbidités comme une obésité, du diabète, de l’hypertension ou un âge avancé y sont plus exposées.

Quels sont les signes du covid long ?

Chez certaines personnes, les symptômes tardent à régresser et leur état de santé général n’est pas satisfaisant. Lorsqu’ils perdurent pendant plusieurs semaines après la phase de contamination, il s’agit d’une forme longue de la maladie qui évolue de façon chronique. Les troubles les plus persistants sont notamment la fatigue, des difficultés à se concentrer, la perte de goût ou d’odorat ainsi qu’une oppression thoracique.

Selon le ministère des Solidarités et de la Santé : le « Covid long » se définit par la présence de symptômes qui perdurent plus de 3 mois après une infection aiguë à SARS-CoV2.

L’OMS estime qu’un quart des personnes qui ont été infectées par le SARS-CoV-2 présentent des symptômes qui persistent plus d’un mois et qu’au moins une personne sur dix est toujours malade après 12 semaines. Parmi ces derniers, on peut estimer que 10% d’entre eux se trouveront dans une situation dite « complexe », du fait des conséquences directes de la maladie elle-même (symptomatologie à fort impact sur leur qualité de vie) et ou de leur situation personnelle (précarité, comorbidités, etc.).

Fin octobre 2021, on estimait que :

  • 1,7 millions (25%) de personnes ont présenté ou présentent des symptômes persistants plus d’un mois.
  • 700 000 (10%) ont présenté ou présentent des symptômes persistants plus de 3 mois.

Cette forme chronique se manifeste par une fatigue intense, un dysfonctionnement du système neurologique, des troubles cognitifs, des difficultés respiratoires ainsi que des troubles sensoriels… Bien que les symptômes persistent, la personne infectée n’est toutefois plus contagieuse pour son entourage.

Pour le diagnostiquer, il est nécessaire d’effectuer un bilan complet comprenant :

  • Une prise de sang ;
  • Un scanner ;
  • Un contrôle du souffle à l’effort ;
  • Un électroencéphalogramme.

Certains hôpitaux ont notamment ouvert un service dédié à cette pathologie, sous forme d’hôpital de jour. Les patients y sont reçus de façon régulière, pour évaluer leur état de santé et les orienter vers les soins et traitements nécessaires à leur rétablissement.

Quels sont les facteurs de risque de développer une forme chronique de la covid-19 ?

Selon les études publiées, les malades les plus exposés à la forme longue du coronavirus sont principalement les femmes, ayant développé une forme virulente de la maladie avec des symptômes importants et présentant une ou plusieurs comorbidités.

Quelle prise en charge ?

Sur les recommandations formulées par la HAS, la prise en charge des malades se structure en 3 niveaux :

  • 1er niveau : Les médecins généralistes au centre du dispositif en premier recours.
  • 2e niveau : Les médecins spécialistes de ville ou d’hôpital, qui prennent en charge les explorations fonctionnelles (respiratoires, cardiologiques, neurologiques, ORL).
  • 3e niveau : Les services de soins de suite et de réadaptation en dernier niveau pour la prise en charge des patients les plus complexes.

Les Agences Régionales de Santé (ARS) ont pour mission de structurer ces réseaux de prise en charge et d’en assurer la bonne articulation sur le territoire à travers la création de cellules de coordination post-Covid. Ces cellules visent à accompagner, informer, orienter les professionnels et les patients et coordonner les interventions nécessaires à la prise en charge des cas « complexes » post-Covid et ce sur l’ensemble des territoires.

L’objectif de ce dispositif est que chaque personne présentant des symptômes persistants post Covid puissent trouver à proximité de son domicile une solution de prise en charge adaptée à sa situation, évitant ainsi l’errance médicale. L’approche thérapeutique du covid long est pluridisciplinaire, et au cas par cas.

Lorsque l’on souffre d’un covid long, il est essentiel d’adapter son quotidien afin de soulager les symptômes les plus invalidants. Cette période de récupération est assez aléatoire et peut durer plusieurs mois. Si une prise en charge médicale est indispensable pour traiter les symptômes un à un jusqu’à leur disparition, adopter une hygiène de vie saine est tout aussi essentiel. Cela passe notamment par :

  • Une alimentation équilibrée pour limiter la prise de poids ;
  • Une activité physique douce pour entretenir son souffle à l’effort ;
  • Un sommeil de qualité. Un temps de repos entre 5 à 7 heures en moyenne chaque nuit est recommandé.

En parallèle, il est essentiel de limiter, voire de supprimer la prise d’excitants, de tabac et d’alcool pouvant aggraver son état de santé.

Sources :