Si dans nos cliniques et hôpitaux privés, la ressource humaine est depuis toujours, par essence, au cœur de notre métier de « l’humain », force est de constater que nous devons faire face à une pénurie qui s’installe dans la durée depuis la Covid-19, parfois aggravée par des exigences normatives intenables dans un tel contexte.
Que souhaitent vraiment ceux qui nous gouvernent ? Assurer la prise en charge de la population bien évidemment dans de bonnes conditions de qualité et sécurité des soins, ou « toujours plus » de règlementations ? Rappelons, par exemple, que 2028 sera une année « blanche » en termes de sortie de professionnels diplômés des écoles de sages-femmes, en raison de l’allongement de la formation à six années, là où en Belgique, la durée de formation est de 4 années.
Tenir les plannings est la mère des batailles, anxiogène pour le directeur, les cadres responsables d’une offre de soins H24, et les équipes. Ces difficultés sont exacerbées en période de vacances. Les établissements de santé sont frappés dans leur existence même : que sont-ils quand les femmes et les hommes qui prennent soin manquent ?
L’activité des services d’urgence et des maternités ne tient qu’à un fil. Faire tourner ces services est une gestion de crise permanente. 6,5 % des maternités privées ont été contraintes de fermer au premier semestre, 17 % envisagent de le faire d’ici la fin de l’année : un effet collatéral d’une crise nationale des vocations ? Une certitude : une grande difficulté sanitaire se présente aux futurs parents dans ces territoires concernés. Les sages-femmes, les gynécologues-obstétriciens et les pédiatres manquent. 44 % des maternités privées ignorent si les autres services de leur territoire seront amenés à fermer. Comment maintenir un réseau de périnatalité opérationnel dans ces conditions ?
Comment de même la promesse présidentielle de services d’urgence désengorgés pourra-t-elle être tenue ? Même si nous notons une nette amélioration de l’application des mesures de financement des praticiens libéraux urgentistes décidées l’été dernier, un an après, au prix d’un combat syndical laborieux, la démarche exige toujours d’être consolidée et d’intégrer, comme convenu, un effet rétroactif au 1er juillet 2022. Lutter pour que les textes publiés soient appliqués a pris une nouvelle dimension. Pour l’heure, les services d’urgence privés, comme tous les services d’urgence en France, sont à la peine, ferment quelques nuits, quelques jours et tentent malgré tout de tenir la digue, pour combien de temps ?
Notre ministre Aurélien Rousseau a déclaré « entrer dans le temps des preuves ». Celles de nos difficultés et de notre engagement sont posées. Nous misons désormais sur des décisions politiques empreintes de pragmatisme, facilitant avant tout la fluidité de la prise en charge des patients.
Les administrateurs et l’équipe de la FHP-MCO se joignent à moi pour vous souhaiter un bel été. Nous vous donnons rendez-vous le 4 septembre.