Recherche et publications : remettre de l’ordre et de l’ambition

La mise en place d’un critère d’inclusion pour être éligible à la valorisation des activités de publication, avec effet immédiat dès cette année, écarte de nombreux établissements de santé des financements MERRI en première circulaire 2023. Notre ambition nationale est pourtant bien de garder un statut de grand pays de recherche et de publications scientifiques. L’hospitalisation privée dont l’implication est reconnue depuis la loi HPST en 2009, s’est organisée au fil des années suivantes selon un cadre donné. Comment stabiliser des projets et une organisation avec des règles d’allocation qui sont modifiées tous les ans en ayant des effets rétroactifs ? Améliorer les dispositifs de financement, pourquoi pas, changer les règles d’allocation de ressources en permanence, sûrement pas. Rappelons que la convention constitutive des GCS répond à l’ensemble des obligations.

Tout d’abord, un point de méthode. Un nouveau modèle de financement ne peut s’appliquer sur des données antérieures à son lancement. Sans soutien financier, la production basée sur les données va décroître. Un GCS récent au sein de l’hospitalisation privée se retrouve alors sans ressources cette année 2023, de par le fait de la création de nouveaux critères sous la pression de certains acteurs.

Un questionnement de fond ensuite. L’importance de la donnée pour construire le futur de la relation client/patient fait consensus. Pourtant ces décisions du ministère de la Santé mettent à mal cette approche méthodologique. La data science occupe une place prépondérante et reçoit l’assentiment du plus haut niveau de l’État, elle est pourtant désavouée aujourd’hui par un nouveau critère excluant. Les professionnels de la recherche savent parfaitement que certaines activités, l’orthopédie et l’anesthésie par exemple, ont d’abord recours à la data avant toute inclusion de patients dans un essai clinique, pour leur éviter tout effet inutile sur leur santé physique et psychologique.

Toute réforme du financement doit accompagner les évolutions de nos métiers et de nos pratiques pour renforcer l’attractivité de notre pays en matière de recherches-inclusions et/ou recherches-publications. Au siècle où la donnée est au cœur de tous les enjeux, renoncer à les valoriser est un très mauvais signal.

Les critères d’allocation de ressources doivent être avant tout guidés par des objectifs en matière de recherche et publications. !