Dr Patrick-Georges YAVORDIOS, Directeur médical Branchet Solutions, vice-président du Collège français des anesthésistes-réanimateurs (CFAR), président d’ASSPRO (Association de médecins pour la prévention du risque opératoire) et expert accréditation auprès de la HAS
Quels sont les enjeux et nouveautés de la certification périodique des professionnels de santé ?
La notion de certification périodique des professionnels de santé issue de la loi Ma santé 2022 vise à maintenir le niveau de compétence, la qualité de la pratique professionnelle et l’actualisation des connaissances. Depuis le 1er janvier 2023, toutes les professions de santé qui disposent d’un ordre : médecins, sages-femmes, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers et pédicures-podologues doivent s’engager pour les 6 ans à venir dans la certification périodique. Cette obligation de formation est gérée par le Conseil national de la certification périodique (CNCP).
Dans la pratique, chaque spécialité dispose d’un référentiel propre, élaboré par le Conseil national professionnel (CNP) compétent. Les référentiels sont regroupés au sein de la Fédération nationale des spécialités médicales (FNSM). Ainsi chaque CNP détermine de manière autonome les actions à mener pour répondre aux attentes de la certification périodique.
Pourquoi et comment l’assureur intervient-il dans la certification périodique ?
Branchet Solutions, filiale de Branchet, a notamment pour vocation de mettre en place les formations pensées et conçues par ASSPRO. Le partenariat entre l’assureur et ASSPRO est étroit puisque les intérêts convergent. Tous deux souhaitent minimiser le risque d’évènement indésirable. C’est pourquoi l’assureur fournit les moyens humains, organisationnels et logistiques pour mettre en place les formations et offrir aux médecins l’opportunité d’implémenter les blocs de la certification périodique.
Quels leviers avez-vous identifiés pour réduire le risque d’événement indésirable ?
La certification périodique a été organisée en quatre blocs d’actions. Le 1er bloc concerne l’actualisation des connaissances et des compétences, le 2nd vise à renforcer la qualité de la pratique professionnelle, le 3e doit amener à une amélioration de la communication patient/soignant et le 4e à prendre en compte la santé professionnelle du soignant.
Actuellement, la réflexion se concentre sur les blocs 3 et 4 qui sont une nouveauté. Ils font intervenir la notion de facteur humain via la communication et la qualité de vie au travail. D’une part parce qu’une analyse des données sur la survenue d’événements indésirables, toutes spécialités confondues, a démontré que ceux-ci sont trop souvent imputables à un défaut de communication au sein des équipes et/ou avec le patient en amont de l’acte. D’autre part, parce que grâce aux travaux de la commission SMART du CFAR (Santé du médecin anesthésiste réanimateur au travail) initiés par le regretté Max-André Doppia, nous savons que le risque d’accident indésirable est corrélé à la santé du soignant.
Il est important d’explorer les pistes d’amélioration de la pratique que les blocs 3 et 4 nous offrent pour imaginer des formations adaptées et in fine améliorer la qualité de la prise en charge du patient.
Comme la CPP concerne les professions à ordre, Branchet Solutions proposera également des formations conçues par et pour les professionnels concernés, notamment les sages-femmes et les IDE des établissements de santé.