Violence : ne pas accepter l’intolérable

Nous avons tous une Carène, infirmière. Nos équipes sont exposées en première ligne à tous les maux de la société. Le risque de connaître un acte de violence comme l’assassinat de cette professionnelle de santé à son poste de travail au CHU de Reims est réel chez nous tous. Cette violence s’accroît en gravité et évolue en termes de cible, après les biens, les personnes sont visées avec parfois des intentions délibérément malveillantes. Ce fléau du quotidien n’est pas acceptable ni dans, ni hors les murs de l’hôpital.

Lutter contre la violence est tout d’abord la prévenir, en surveillant des personnes, en sécurisant les accès notamment à certains moments de la journée ou de la semaine, et aussi en gérant mieux les conflits quand ils éclatent. Ensuite, réduire les faits de violence demande de tous les déclarer. En effet, une bonne connaissance des faits est indispensable pour adapter en permanence la politique de lutte contre la violence de l’établissement et de l’État.

L’Observatoire national des violences en santé (ONVS) recueille sur la base du volontariat, les signalements de faits de violence commis, depuis 2005 dans les établissements, et 2020 dans les cabinets de ville. Une nouvelle plateforme est déployée depuis cette année pour faciliter les signalements notoirement insuffisants, en particulier déposés par nos établissements de santé privés. Sont à disposition un rapport recensant et analysant les faits selon 4 niveaux de gravité contre les personnes et 3 contre les biens, des outils et des fiches de bonnes pratiques. Sans oublier que l’ONVS peut vous accompagner pour mettre en place la politique de sécurisation de votre établissement.

Ce dernier cas de violence ultime nous engage et nous oblige à mettre en œuvre un « projet de service » afin de traiter ce sujet dans sa globalité. Il s’agit d’un acte majeur de gouvernance. Ne laissons passer aucun incident, agissons !

Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO