Cécile BELTRAN,
Déléguée régionale de la FHP Occitanie
La FHP Occitanie est pionnière en ce qui concerne la formation des soignants, comment cette nouvelle année s’est-elle présentée ?
Nous poursuivons notre montée en charge, tout en essayant également de répondre aux sollicitations de La région, avec une priorité : la qualité de la formation et de l’accompagnement de nos apprenants. Pour répondre aux besoins du secteur, notre objectif est de limiter les arrêts de formation : 6 % d’abandon en première année de formation en soins infirmiers.
Il y a eu un avant COVID, avec des refus systématiques pour toutes nos demandes de créations de places … depuis la rentrée de septembre 2020, les organismes de formation sont invités à pousser leurs murs.
Avec l’ouverture de Toulouse et les augmentations de quotas de Montpellier et Perpignan, nous accueillerons en septembre 2023, plus de 700 élèves et étudiants dans l’un de nos 2 IFSI, 3 IFAS et 2 IFAP, alors qu’en septembre 2019, nous en avions 235 !
Que de chemin parcouru, depuis la création de nos instituts, dans les années 1970, à l’initiative de médecins montpelliérains déjà confrontés à des problèmes de recrutement. Nous avons poursuivi leur engagement pour être acteurs d’une partie de la solution des pénuries RH.
Quelles sont vos innovations organisationnelles ?
Être agile et saisir les opportunités, telles sont les qualités que nous développons, du fait de la taille de nos promotions.
Pour répondre à l’évolution des quotas, nous avons développé l’hybridation des formations théoriques (présentiel et distanciel). Seuls les travaux de groupes et les pratiques (notamment en centre de simulation) demeurent en présentiel.
Pour transformer un échec en projet positif, à Montpellier, à titre expérimental, en septembre 2022, nous avons accueilli directement en 2e année d’IFSI, 9 étudiants issus d’une première année de médecine (PASS). Pour ce faire, avant de rentrer en formation, ils ont suivi un séminaire d’intégration pour les familiariser avec un socle de connaissances infirmières, intégrant le raisonnement clinique et le plan de soins. Durant toute l’année, ils bénéficient d’un accompagnement pédagogique individualisé. Pour septembre 2023, nous renouvellerons le dispositif avec éventuellement un élargissement sur Toulouse, ce qui nécessite de faire connaître ce dispositif auprès des étudiants et de leurs parents.
Et puis, il y a le sujet de la construction des parcours professionnels de nos salariés, et notamment l’accès des aides-soignants au métier d’infirmier. Il s’agit pour nous d’un enjeu pour la fidélisation du personnel. Nous suivons avec intérêt la définition des modalités du dispositif, pour pouvoir répondre présent.
Quelles sont les nouveautés apportées dans les formations ?
Notre objectif est d’intégrer le numérique en santé dans le référentiel de formation dès la rentrée de septembre 2023 (le texte officiel est applicable à la rentrée 2024). À l’heure de la collecte des datas, de la télésanté, du dossier patient, etc. mais aussi de la cybersécurité, l’ajout de cette thématique est une bonne nouvelle pour sensibiliser les professionnels du soin dans un contexte digitalisé et de parcours patients 3.0.
Poursuivre le développement de la simulation en santé est notre 2e objectif pour développer l’employabilité de nos apprenants. Cela passe également par la mobilisation du maximum d’établissements privés de la région, pour ouvrir des terrains de stage et/ou proposer des contrats d’apprentissage.