L’établissement hospitalier est en première ligne de tous les maux de la société. La violence est présente. Les incivilités, les violences verbales et physiques s’accroissent, faites aux femmes, aux élus, à des fonctionnaires d’État, aux forces de l’ordre, de secours… Ce fléau du quotidien n’est pas acceptable ni hors, ni dans les murs de l’hôpital.
L’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) le rappelle : prévenir et lutter contre ces violences consiste pour le directeur d’établissement à mettre en oeuvre un « projet de service » afin de le traiter dans sa globalité. Il s’agit d’un acte majeur de gouvernance. Et cette démarche débute par un signalement…notoirement insuffisant : seuls 30 % des hôpitaux publics effectuent environ 18 000 signalements, à peine 4 % des cliniques réalisent moins de 300 signalements, suivies par 3 % des structures privées à but non lucratif qui effectuent entre 1 000 et 1 200 signalements. Pour lutter contre les violences, il faut les déclarer ! De plus, nous bénéficierons dès janvier 2023 d’une nouvelle plateforme en ligne de signalement à l’ONVS.
Par ailleurs, la HAS s’engage aussi plus avant et diffuse un nouvel outil d’aide au repérage des violences conjugales pour encourager les médecins généralistes à questionner systématiquement toutes leurs patientes sur l’existence de violences conjugales, actuelles ou passées.
L’enjeu est de normaliser le sujet des violences conjugales chez les professionnels de premier recours, que l’on pourrait étendre à nos services d’urgence et nos maternités.
La prise de conscience de ce fléau est urgente, elle doit être suivie d’action en toute priorité celle du signalement.