Xavier VIALA, directeur général, Collecteam
Collecteam est courtier dans le domaine de la protection sociale. Nous accompagnons 45 % des établissements privés, ce qui fait de nous le premier partenaire de la FHP en la matière.
Quels sont les impacts des crises que nous traversons actuellement dans votre activité ?
Notre actualité est encore marquée par les conséquences de la crise sanitaire. Tout le monde a en tête l’explosion des arrêts de travail en 2020 – l’Assurance maladie avait relevé une hausse de 35 % des indemnités journalières en 2020 et nos statistiques d’absentéisme établies sur nos clients FHP étaient du même ordre. Force est de constater que nous n’avons pas observé de baisse significative en 2021 et le 1er semestre 2022 présente encore une situation dégradée. Malheureusement, cette conjoncture n’est pas sans conséquence sur le coût de la prévoyance.
Comment accompagnez-vous les établissements ?
Face à cette dégradation durable du risque, notre ambition est de minimiser le plus possible les impacts de la hausse du coût de la prévoyance sur les établissements. Les augmentations sont là : déjà 10 % en moyenne l’année dernière mais notons qu’elles sont décorrélées de l’aggravation de 35 % de l’absentéisme. Le rôle de Collecteam est aussi de convaincre nos partenaires assureurs nationaux de participer à l’effort collectif. Nous avons pris l’engagement d’étaler ces surcoûts dans le temps pour en lisser l’impact et pour donner de la visibilité aux établissements. Il n’est pas question de rogner sur les acquis sociaux ancestraux de la FHP. Le but est bien de maintenir ce bon niveau de garanties. Nous participons d’ailleurs tous les ans aux commissions de suivi de la prévoyance de la branche et collaborons aux travaux de la convention collective en la matière.
Par ailleurs, nous veillons à conserver un esprit de mutualisation : aucun établissement n’a été et ne sera jamais exclu, quelle que soit sa sinistralité. En effet, nous observons souvent une grande variabilité des résultats prévoyance d’un exercice à l’autre pour un même établissement. Seule la mutualisation permet d’éviter un effet « yoyo » sur les cotisations.
Malgré tout, la seule réponse financière ne suffit pas, c’est pourquoi, nous accompagnons nos clients avec des solutions concrètes de prévention des risques, élaborées sur la base de statistiques objectives et personnalisées.
Quelle évolution pour votre secteur demain ?
Demain ? Une projection au-delà de deux à trois ans n’est pas sérieuse tant les paramètres qui entrent en ligne de compte – réformes des pouvoirs publics, instabilité économique, situation inflationniste, etc. – sont nombreux.
Cependant, nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent nos clients en matière de recrutement et de maintien dans l’emploi de leur personnel. C’est pourquoi Collecteam propose des services qui vont bien au-delà des solutions d’assurance classiques et qui visent à favoriser le maintien dans l’emploi des salariés, comme le soutien psychologique en face à face, l’aide au retour à l’emploi ou encore un service de téléconsultations.
D’une manière générale, rappelons que la protection sociale des salariés de l’hospitalisation privée est incomparablement avantageuse et nettement supérieure à celle des agents publics. Un exemple dans le cas d’une longue maladie : un agent public ne recevra plus que 50 % de son salaire à compter du 91e jour d’arrêt, quand son alter ego travaillant dans une clinique recevra 100 % de son salaire jusqu’à sa retraite. C’est un avantage à mettre en avant avec la couverture frais de santé lors des recrutements car je crois savoir que la concurrence est rude avec le public.