L’Inde connaît à son tour des températures extrêmes, d’autres records de chaleur ailleurs sur la planète surviendront. Les effets sanitaires du changement climatique se font peu à peu sentir et partout « l’Hôpital » sera en première ligne. Notre système hospitalier aura-t-il entre-temps intégré une organisation résiliente pour réussir à remplir sa mission ?
La règlementation nous en indique le chemin depuis plus d’une décennie : les lois Grenelle 2009 et 2010 et la Stratégie nationale bas-carbone (obligation d’un Bilan d’émission de gaz à effet de serre), la loi DDADUE 2013 (obligation d’audit énergétique). D’autres lois plus récentes renforcent cette trajectoire : les lois Elan (décret tertiaire sur l’énergie), Egalim (restauration), Agec (déchet), LOM (mobilité), loi climat et résilience. N’oublions pas non plus que la HAS vérifie désormais les moyens mis en œuvre par l’organisation pour tenir compte de son impact social et environnemental tout en garantissant une soutenabilité économique (critère 3.6-04 de la certification).
Les établissements de santé pionniers qualifient leur politique RSE de levier d’innovation et de performance globale de l’entreprise. Les équipes travaillent à la transformation énergétique des bâtiments et des activités, à la sobriété des transports de tous, à la justesse et au coût global des achats, à la valorisation des déchets, et selon une approche systémique avec un corps médical motivé, à l’écoconception des soins prodigués. La promotion des valeurs partagées et des actions tangibles menées participe à l’amélioration de la marque employeur de l’établissement, comme les grandes marques engagées aimantent déjà les meilleurs élèves des grandes écoles.
La législation existe, un nombre grandissant d’acteurs de terrain agissent à la faveur de l’émergence d’une conscience personnelle, l’impériosité d’une démarche de développement durable en santé n’est plus à démontrer, en parler et l’accompagner est le devoir de nos décideurs politiques. Il est temps dans ce contexte, d’évaluer les impacts de notre réglementation énergivore (par exemple la réglementation sur les blocs opératoires) et consommatrice de ressources naturelles (obligation de l’usage unique, par exemple pour les trocarts et autres instruments, reprocessing des DM), à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays occidentaux d’Europe du Nord ou aux USA !
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO