Actus Santé du 13h N° 619

Ibode : vers une fermeture des blocs ?

La FHP et les syndicats médicaux s’inquiètent du nouveau dispositif transitoire qui ne résout pas les difficultés. Faudra-t-il fermer des blocs opératoires ou faire pratiquer à des infirmiers des actes qu’ils n’ont pas le droit de faire ?

Communiqué de presse : La Fédération de l’hospitalisation privée et les syndicats médicaux alertent sur le risque de fermeture de salles de blocs opératoires.

Paris – 11 mars mars 2022 – La Fédération de l’hospitalisation privée et les syndicats médicaux s’inquiètent du nouveau dispositif transitoire des infirmiers exerçant aux blocs opératoires présenté par le ministère de la Santé : il ne correspond pas aux réalités de terrain et ne permet pas de résoudre les difficultés auxquelles les établissements de santé sont confrontés aujourd’hui et auxquelles ils devront répondre demain.

Le nouveau dispositif transitoire envisagé place les établissements de santé face à une alternative intenable : choisir entre la fermeture de blocs opératoires ou faire pratiquer à des infirmiers des actes qu’ils n’ont pas le droit de faire. En effet, le projet présenté, s’il répond partiellement aux attendus du Conseil d’État car il concerne la totalité des actes exclusifs, ne concerne qu’un nombre très limité de professionnels travaillant au bloc opératoire aujourd’hui, en totale contradiction avec les demandes de la Haute juridiction.

Aujourd’hui, le secteur de la santé est frappé par une pénurie sans précédent de professionnels sans aucune perspective d’amélioration. Dans l’attente de la formation d’un nombre suffisant d’IBODE (à ce jour, dans l’attente de l’augmentation de la capacité de formation des écoles d’IBODE, ces dernières ne peuvent former que 710 IBODE par an, pour un besoin annuel évalué à 3 000), nous sommes dans une période intermédiaire au cours de laquelle nos praticiens doivent pouvoir réaliser leurs interventions avec des professionnels autorisés à le faire. Les propositions formulées par la FHP et les syndicats médicaux vont dans ce sens. Elles permettent de sécuriser les actes d’un nombre suffisant d’infirmiers en assurant la continuité de l’activité des blocs opératoires, tout en les accompagnant vers l’obtention à terme du diplôme d’IBODE.

« Ce dossier des IBODE n’en finit pas malgré nos propositions ; c’est anxiogène pour tout le monde. D’abord pour les chirurgiens dans les blocs opératoires mais aussi pour les directeurs d’établissements et pour les infirmiers eux-mêmes. Il faut qu’un nombre suffisant d’IBODE soit formé et en attendant, il est indispensable que le nombre de professionnels nécessaires soit autorisé à exercer en bloc opératoire. Après le retard de prise en charge des patients en raison du Covid, il serait dramatique que des blocs opératoires ferment juste en raison de textes réglementaires qui ignorent la réalité du terrain au préjudice des patients ! »

 

Crise : améliorer la diffusion d’information

La mission « Créa-Diff » vient de publier 10 recommandations et 53 mesures pour mieux former et anticiper, diffuser et partager. Objectif : préparer les 2,5 millions de professionnels de santé aux futures crises.

« Nul ne peut se préparer à l’urgence, mais chacun peut développer des réflexes à la gestion de l’inconnu », indique la mission « Créa-Diff ». « Cette crise installe désormais la population dans la conscience de la réalité des futures urgences sanitaires (les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, dites NRBC) auxquelles nous risquons d’être confrontés. »

La mission « Créa-Diff », nommée par le ministre de la Santé Olivier Véran en mai 2021, a pour objectif d’organiser un plan de gestion – efficace et immédiat – face à une nouvelle urgence sanitaire, par la diffusion d’informations et de modules de formation « Flash » destinés aux professionnels de santé.

La mission a identifié 3 écueils :
1. Multiplicité des canaux et des intervenants (officiels et non officiels)
2. Inadaptation du message (tant au niveau du contenu que de la forme)
3. Manque de fiabilité du message (défiance des destinataires)

Elle pose 3 priorités :
1. Unifier -> développer une stratégie de communication cohérente et pérenne
2. Clarifier -> moderniser et sanctuariser les différents formats et contenus
3. Instaurer une relation de confiance -> stratégie circulaire (top-down et bottom-up)

 

La santé publique de demain

Le président du Haut conseil de la santé publique (HCSP), le Pr Franck Chauvin, remet un rapport pour combler en 10 ans le retard en espérance de vie en bonne santé.

« Le système de santé français se caractérise par son déséquilibre entre les moyens consacrés aux soins et ceux consacrés à la prévention et plus largement, à la promotion de la santé dans toutes les politiques », pose le Pr Chauvin.

Il propose les axes de travail suivant :

  1. Développer une culture de santé publique en France
  2. Adapter le système de gouvernance et de financement de la santé publique aux enjeux
  3.  Faire évoluer les structures de santé publique
  4.  Doter la France d’un système de santé publique territorial adapté aux enjeux
  5. Poursuivre l’investissement dans le numérique en santé pour renforcer les connaissances en santé, la pertinence des interventions et garantir la confidentialité des données
  6. Renforcer la qualification des professionnels de santé publique
  7. Développer une recherche en santé publique permettant à la France de jouer un rôle de premier plan en Europe et dans le monde
  8. Renforcer le système d’expertise en santé publique et l’adapter aux situations de crise
  9. Renforcer le système de veille et de sécurité sanitaire et impliquer la population
  10. Inscrire la santé mondiale comme un objectif du système de santé publique française

Évènement indésirable : renouveler le dialogue

Une proposition de loi déposée par la députée LREM Audrey Dufeu vise à rénover la médiation dont les modalités sont jugées insuffisantes pour faire valoir les droits des usagers.

Anesthésie obstétricale : 5 min pour une enquête ?

Une enquête est lancée par le CHU de Caen auprès de tous les anesthésistes des maternités de France pour mieux connaître les différents protocoles d’anesthésie (analgésie ou anesthésie péridurale) pour les césariennes urgentes.

 

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