Une récente étude démontre qu’à qualité comparable de services délivrés à ses concitoyens, l’Allemagne dépense 15 milliards d’euros de moins que la France. Les auteurs avancent la restructuration des administrations et services comme une explication pertinente. Depuis plus de quinze ans, l’hospitalisation privée mène à pas cadencé sa propre restructuration. En effet, cela signifie que chaque semaine, une structure de santé privée a disparu. Hier un établissement de 150 lits était jugé de taille très respectable, aujourd’hui c’est un établissement moyen. L’image d’Epinal qui dépeint un pays rural doté de services de proximité est chère aux Français. Combien de temps l’Etat providence peut-il encore nous le promettre ? La santé, fonction régalienne, supporte mal ce régime minceur et notre secteur essuie les plâtres d’une nécessaire restructuration. C’est à nous de convaincre que l’augmentation de la taille d’un établissement de santé permet de développer des pôles d’excellence, de se doter de plateaux techniques hightech, de praticiens rompus aux nouveaux gestes chirurgicaux, etc. La culture d’entreprise du secteur privé qui place au plus haut la relation humaine, sera le garde-fou d’usines à santé. Le maintien de petites structures d’accompagnement de proximité et le développement de l’e-santé permettront de resserer les mailles du filet. C’est à nous de démontrer que la rationalisation de l’offre de soins est possible selon un process « gagnant-gagnant ». Nous détenons ces capacités d’innovation, de réactivité, de souplesse indispensables. Mais comment faire évoluer le paysage mental d’une population retort aux changements et arqueboutée sur ses idéaux ? Continuons à montrer le chemin car l’avenir de la santé, c’est nous !
Président du syndicat national FHP-MCO
Un Ondam respecté
Le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’Assurance maladie vient de rendre son avis sur le respect de l’ONDAM. Il estime que cette édition 2011 (fixée à 167,1 milliards d’euros en valeur) devrait être tenue, même s’il existe des « risques de dépassement modérés ». Le Comité se base sur les comptes définitifs de l’Assurance maladie en 2010 : les dépenses se sont établies à 162 milliards d’euros, « soit 0,4 milliards de moins » que prévu par la loi. L’écart entre le prévisionnel et le réalisé est spectaculaire du côté des soins de ville, où 280 millions d’euros n’ont « pas été dépensés » l’an dernier. À l’hôpital, le rebasage fait aussi apparaître une « sous-exécution » mais de moindre envergure (70 millions d’euros) et essentiellement sous l’effet d’ « annulations de crédits ».
Les cliniques participent activement à la lutte contre le tabagisme
Bravo à tous ceux d’entre vous qui ont participé à cette journée de lutte contre le tabagisme ! Les associations citoyennes ont quant à elles demandé davantage de continuité et de cohérence dans la politique menée. Il y a 33,7% de fumeurs en France selon le baromètre santé 2010. Les chiffres sont « mauvais » déclarait Xavier Bertrand avec une hausse sensible, notamment chez les femmes. Il a confirmé l’entrée en vigueur, d’ici septembre, du forfait de 150 euros pour la prise en charge des traitements d’aide au sevrage tabagique pour les femmes enceintes.
L’e-santé sera davantage financée
Le Premier ministre a indiqué qu’une stratégie pour le développement de l’e-santé allait être présentée avec pour but de « mieux coordonner les initiatives nationales et locales qui émanent des acteurs de santé – en ville ou à l’hôpital – mais aussi des élus ». Aux dix millions d’euros destinés à la santé et à l’autonomie sur les lieux de vie grâce au numérique, vont s’ajouter 30 millions d’euros partagés lors d’un deuxième appel à projets qui devrait être « incessamment lancé ».
Des cadres hospitaliers démotivés
Les cadres estiment à 78% qu’avec les réformes en cours dans le service public, leur environnement et leurs conditions de travail se détériorent. Ce pourcentage, dévoilé par le baromètre Acteurs publics/IFOP, grimpe à 94% chez les cadres hospitaliers contre 78% pour la fonction publique territoriale et 76% pour la fonction publique d’État.
A la traque des molécules médicamenteuses dans l’eau
La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé le lancement du premier plan national sur les résidus de médicaments humains et vétérinaires dans les eaux (PNRM), soulignant que ce plan était un engagement du Grenelle de l’environnement. Trois axes de travail : l’évaluation des risques, la définition de mesure de gestion du risque et le développement des connaissances sur les conséquences de la présence de médicaments dans l’eau. Dans ce cadre les rejets des établissements hospitaliers seront passés au crible. A suivre avec notre partenaire le C2DS…
« Diminution de la production spermatique de 50% en 50 ans, doublement de l’incidence du cancer du testicule et de certaines malformations génitales », c’était le constat du ministère de la santé en novembre 2008. « Les causes sont multiples, mais les produits chimiques semblent porter une responsabilité, notamment celle liée aux perturbateurs endocriniens », précise le ministère. Suite à la campagne lancée par le C2DS en septembre 2008, dénonçant l’absence de preuve de l’innocuité des cosmétiques bébé et notamment ceux présents dans les mallettes cadeaux remises aux parturientes, le ministère s’engageait à son tour sur une campagne d’information en direction des professionnels de la naissance et sur « la possibilité d’apposer un logo sur les produits reprotoxiques, indiquant qu’ils ne sont pas recommandés pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. » Trois années plus tard, le sujet n’a pas avancé. Le C2DS lance un questionnaire aux maternités pour connaître leurs éventuels changements de pratique, notamment concernant la remise des mallettes cadeaux. Merci aux maternités volontaires de répondre à ce questionnaire et de se rapprocher de Wiebke WINKLER <wiebke.winkler@c2ds.eu>.