Une fin d’année pleine d’interrogations
Les centres de dialyse connaissent de fortes tensions en ressources humaines alors que l’automne et le début de l’hiver sont traditionnellement des périodes clémentes à la faveur de l’arrivée sur le marché de l’emploi des jeunes diplômés de l’été. Trouver les compétences requises par notre spécialité à l’approche des fêtes de fin d’année marquées par cette nouvelle vague d’épidémie du Covid relève de la gageure. Tous les patients sont aujourd’hui pris en charge mais jusqu’à quand ? Comment allons-nous aborder le printemps et surtout l’été durant lesquels les pénuries de soignants s’exacerbent traditionnellement ? Cette nouvelle séquence de crise souligne à nouveau tout le sens de notre demande d’assouplissement pour le moins temporairement des normes de personnel.
Le secteur de l’insuffisance rénale s’inquiète également de la campagne tarifaire 2022. Notamment, la non restitution du coefficient prudentiel pour 2021 ayant un effet sur nos ressources, ce qui n’est pas arrivé depuis 2017, constituerait une décision incompréhensible pour notre secteur qui assure sa mission de santé publique.
Enfin, force est de constater que l’inflation s’inscrit dans la durée, le coût de fonctionnement de nos établissements s’envole avec l’augmentation de l’énergie, des ressources humaines et des approvisionnements, des postes significatifs pour notre activité.
Le système de santé s’adapte à nouveau pour faire face à cette 5e vague, mais la prise en charge impérieuse de soins itératifs impose une organisation robuste. Les acteurs privés de l’insuffisance rénale rempliront leur mission de santé publique sans hésiter et quoiqu’il arrive car les patients et le système de santé comptent sur ce socle d’engagement et de professionnalisme. Néanmoins, les limites de notre organisation s’approchent alors que l’augmentation de l’activité de l’insuffisance rénale est structurelle. Les négociations souhaitées de longue date sur les normes de fonctionnement et l’identification des acteurs de l’accompagnement pour coconstruire une nouvelle ère de notre spécialité s’imposent urgemment.
Enfin, nous avons une sincère pensée pour nos confrères des centres de dialyse dans les Dom Tom frappés sévèrement par la crise sanitaire et par son évolution en conflits sociaux.
Malgré cette fin d’année pleine d’inquiétudes, les membres du conseil d’administration de la FHP-REIN et moi-même vous souhaitons de bonnes fêtes avec vos proches.
Vincent Lacombe
Président FHP REIN