Depuis mars 2020, la gestion du Covid occupe notre esprit et notre temps, elle nous accule à gérer l’immédiateté quand préparer l’avenir appellerait toute notre énergie. Certes, la lutte contre l’épidémie ne répond plus totalement à la définition d’une crise dans la mesure où elle n’est ni soudaine ni improbable et où nous disposons de protocoles désormais robustes pour y répondre mais, pour tous, que de fatigue accumulée.
La vaccination assortie du pass sanitaire et les gestes barrières sont la claire ligne de défense française. Force est de constater que l’épidémie repart dans les pays où le taux de vaccination est plus faible, pour se diffuser ensuite à la faveur des échanges internationaux. Organiser la vaccination aux quatre coins du monde nous concerne aussi plus que jamais.
L’hospitalisation privée ne fera pas défaut et occupera sa place d’acteur de santé publique dans les territoires : campagne de vaccination avec l’extension d’un rappel pour tous les plus de 18 ans, cinq mois après la dernière dose, prise en charge des patients atteints du Covid en service de médecine et de réanimation, et pédagogie auprès de nos publics.
Vos retex des dernières vagues témoignent tous d’équipes formidables, celles-là mêmes qui seront encore sollicitées. Alors même que tous les enseignements n’ont pas encore été tirés des précédentes vagues, certains forcent l’évidence, la simplicité des chaînes de commandement et d’organisation, l’intelligence collective sans a priori et le bon sens, et doivent urgemment être mis en application pour assurer la prise en charge des patients atteints du Covid et de tous les autres, sans épuiser les équipes. Et surtout, pour reprendre des éléments présentés lors de la récente journée du syndicat des praticiens libéraux Le Bloc, la gestion de la crise sanitaire est bien à concevoir, hier, aujourd’hui et demain, comme un service public délivré par l’ensemble des professionnels de santé, quel que soit leur statut juridique. Seules les compétences et les capacités doivent être prises en compte. Cette règle évidente devrait être celle qui nous guide toutes et tous dans l’intérêt des patients, et ce, par temps de crise ou pas.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO