La gestion de l’épidémie a démontré à nouveau le bien-fondé d’une approche territoriale des soins. De là à une régionalisation de la politique de santé, il n’y a qu’un pas que la France, pays centralisé, versus fédéral, ne franchira pas. Pourtant, 500 des 650 millions d’euros du plan d’investissement sont à la main des ARS, sans qu’une cohérence nationale d’allocation soit réellement manifeste sur le terrain. L’apprentissage de ce nouveau processus régional d’allocation de ressources et les premiers retours d’expériences montrent à l’évidence le besoin d’assurer une meilleure cohésion nationale.
Le standard de qualité et sécurité des soins français est « un et indivisible » et ne peut être garanti que par des règles du jeu identiques entre les régions, et au sein de chacune, entre les acteurs de soins. Si l’enveloppe du plan d’investissement est dépensée régionalement, elle est abondée nationalement. Prioriser des financements au bénéfice d’établissements sous le prétexte qu’ils présentent « des besoins particulièrement urgents d’investissement courant », et « en fonction de l’organisation régionale de l’offre de soins » est incontestablement insuffisant. Ces spécificités territoriales et économiques doivent être pour le moins mieux objectivées, appréciées et harmonisées, selon des règles nationales. Même les bonnes intentions ne peuvent s’affranchir d’un cadre clair et partagé. À défaut, l’application sur le terrain conduira à des iniquités inévitables.
Somme toute, la FHP-MCO demande un « règlement intérieur » à la France, équitable entre les régions, les acteurs de soins, et au final les citoyens.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO