Les grands épidémiologistes et statisticiens internationaux sont au chevet de la population. Les décideurs politiques et les effecteurs de soins avancent de façon empirique dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19, guidés par les modélisations produites. Néanmoins, nous pouvons collectivement agir sur nombre de variables de cette équation en perpétuelle mutation.
Tout d’abord, il n’y a pas de fatalisme mais une responsabilité collective populationnelle. La trajectoire de l’épidémie est objectivement modifiable, tant l’évolution des comportements et les mesures de contrôle mises en œuvre peuvent influer. S’il est à ce jour acté des tendances haussières très préoccupantes, nul ne peut prévoir avec certitude la situation sanitaire à venir. Le scénario de référence fait état pour l’heure d’une dynamique de croissance des admissions à l’hôpital, cette fois-ci dans toutes les régions. Nous verrons dans les jours à venir les effets du couvre-feu, et nul doute que de nouvelles décisions seront prises dans la foulée par le gouvernement. Notre objectif commun et solidaire est de faire mentir les modèles défavorables.
Parallèlement, nous assistons à une démarche de recherche inédite. Outre la recherche de vaccins, les généralistes, spécialistes, chercheurs partagent, échangent via les outils digitaux pour améliorer le diagnostic, les traitements, et progressent eux aussi de façon empirique. De même, les statisticiens de la santé améliorent la construction des modèles et la qualité et la rapidité de collecte des données.
Enfin, l’instabilité de la situation conduit à l’instabilité des modèles. Notre rôle sera bien d’expliquer sans cesse et à tous les échelons de notre écosystème que nous ne sommes pas dans une improvisation, mais bien dans une adaptation permanente. Plus difficile encore dans un secteur très réglementé comme la santé, il nous faut intégrer l’incertitude et la gérer pour adapter rapidement les capacités hospitalières aux besoins. Mais ce qui diffère profondément de la première vague en termes d’offre de soins, c’est l’association immédiate des cliniques et hôpitaux privés dans la réponse à la crise sanitaire.
L’hospitalisation privée est désormais identifiée comme un acteur majeur de cette lutte épidémique. Elle sera à nouveau au rendez-vous.
Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO