Dans quel état d’esprit amorcez-vous votre premier mandat de président ?
La FHP Grand Est compte une cinquantaine d’adhérents MCO, HAD, Psy, SSR, dont un peu plus de la moitié appartient à des groupes nationaux, un peu moins d’un quart à des groupes régionaux ou des regroupements, et un peu plus d’un quart sont des cliniques indépendantes. Une fédération est avant tout un syndicat qui doit défendre et soutenir ses adhérents, et c’est l’engagement solennel que j’ai pris. Je serai le président de tous les adhérents.
Mon appartenance à un groupe national me permet d’apprécier les avantages des fonctions support qui peuvent être mises à disposition, du fait de la taille d’un groupe national, et auxquelles des établissements indépendants de plus petites tailles ont plus difficilement accès.
Un syndicat régional c’est aussi ça : apporter ces fonctions support. Les petits établissements sont sans doute ceux qui ont le plus besoin de nous et je veux leur réserver une place privilégiée. Ils peuvent être d’une extrême fragilité. En ma qualité de membre de la CSOS j’ai été amené à statuer sur des dossiers par injonction résultant bien souvent d’oublis ou de difficultés à mettre en œuvre le dossier de renouvellement.
Pour rappel, en cas de graves difficultés, un établissement privé peut se retrouver à devoir demander la poursuite de son exploitation devant tribunal de commerce.
Aussi, me suis-je engagé à rencontrer l’ensemble des établissements adhérents sur leur site.
Quels sont vos grands dossiers ?
Le premier grand dossier est de réparer les injustices créées au niveau de la PDSES dans le PRS qui vient d’être publié. De juillet à novembre, certains établissements et la Fédération régionale n’ont eu de cesse d’expliquer les conséquences de la suppression de ces lignes de PDSES quant à la prise en charge des patients sur le territoire.
Certaines cliniques se retrouvent en grande difficulté par rapport à l’accueil des patients, et par rapport à leurs médecins, leurs chirurgiens, pour la présence desquels ils ne sont plus financés par la PDSES. Sur ce point, je commence à avoir des rendez-vous auprès de la tutelle. C’est un gros chantier, avant de nous atteler aux premiers décrets de la réforme des autorisations à laquelle l’essentiel de l’année 2020 sera consacré.
Comment évoluent les parts de marché de l’hospitalisation privée dans votre région ?
La réforme des GHT a redonné du tonus au public. Nous assistons à une reprise de parts de marché du secteur public, là où l’activité était répartie de manière assez équilibrée. En revanche, le secteur privé a accentué ses parts de marché là où il était déjà très présent. Notre priorité est justement de travailler sur les territoires où nous ne sommes pas au courant des projets médicaux des GHT car nous n’avons pas droit au chapitre, notamment dans les comités stratégiques où nous ne sommes pas présents.
Deux particularités de notre région sont enfin à souligner : nous dépendons du droit du travail local Alsace Moselle, qui offre des conditions plus avantageuses aux salariés alors que nous avons les mêmes tarifs que tout le monde. L’autre spécificité sont les grandes disparités de notre région sanitaire : les pôles de Nancy, Metz, Reims, Strasbourg d’une part et les déserts médicaux du Haut Marnais, des Ardennes, des Vosges, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle d’autre part. C’est un problème structurel de l’organisation de l’offre de santé.