Aucun candidat à l’élection présidentielle ne fait de la santé un cheval de bataille. En effet, le sujet est jugé insuffisamment clivant, car la population et nos dirigeants n’en mesurent pas les enjeux. Nous avons quelques mois pour poursuive le lobbying déjà entamé, afin de hisser la santé au plus haut des débats et obtenir de la part des candidats des engagements fermes.
Pour cela, il nous faudra fédérer les professions de santé et en premier lieu œuvrer avec les médecins. « Le politique » nous a intelligemment tendu un piège, car le milliard d’euros supplémentaire consenti cet été avec raison aux médecins libéraux par l’Assurance maladie vient en soustraction de l’Ondam déjà insuffisant. Mais ce milliard ne sera pas celui de la discorde, même si les effets collatéraux de cet arbitrage nous préoccupent.
La signature de l’accord par trois des cinq organisations syndicales (MG France, le Bloc, la FMF) a suffi pour l’entériner. Deux (la CSMF, le SML) ont refusé. Si les médecins généralistes sont les principaux bénéficiaires de cette négociation, les spécialistes ont obtenu des mesures spécifiques significatives, notamment une revalorisation de certains actes de chirurgie et d’anesthésie et une meilleure reconnaissance de la prise en charge des urgences.
Ce milliard nous en rêvons ! Mais nous rêvons aussi, comme ces nombreux médecins qui ont apposé une signature qu’ils qualifient de « résistance », d’un système de santé repensé dans ses fondements, assurant une équité entre les acteurs et un financement à la hauteur de leurs missions. La demande d’abrogation de certaines dispositions de la loi de modernisation de notre système de santé, bien plus dangereuses à long terme (SPH, SIEG,…), est un préambule indispensable qui nous unit.
Je vous souhaite une excellente rentrée à toutes et à tous.
Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat FHP-MCO