Gynécologues-obstétriciens et sages-femmes mettent au monde 800 000 bébés chaque année en France : ils sont faits pour travailler ensemble. Mais une campagne du ministère faisant la promotion des nouvelles compétences des sages-femmes octroyées par la loi de santé – vaccination et IVG médicamenteuse – vient ouvrir un débat entre ces deux professions indispensables et complémentaires.
Bandeaux sur internet, affichage, dépliants : les moyens mis en œuvre par le ministère sont conséquents. Les sages-femmes et leurs organisations professionnelles sont fières de leur métier et à juste titre ! Salariées comme libérales, elles sont indispensables au fonctionnement de nos maternités. C’est souvent à leur initiative et toujours avec elles, que nous développons salle nature, accompagnement des mamans et des papas, démarche de développement durable, etc. Elles sont les pivots de tous les projets originaux de nos maternités.
Malheureusement cette campagne est restrictive dans son approche, une valorisation globale des métiers de la naissance aurait été préférable. Cela n’aurait pas été de trop pour les obstétriciens libéraux, qui sont les moteurs de notre activité, et qui sont bien malmenés au niveau assurantiel. Conséquence directe de cette vision parcellaire du métier de la naissance, les obstétriciens l’accusent même de « monter deux professions l’une contre l’autre ».
Dans un contexte de pénurie de gynécologues-obstétriciens et de désertification médicale, faire évoluer les métiers doit être possible, tout en garantissant le respect du rôle de chacun et en veillant à la qualité et la sécurité des soins. Si les réponses ne sont certainement pas dans le clivage des professions, elles ne le sont pas plus dans le blocage des prérogatives de chacun.
Notre système de santé évolue, il est puissant de la synergie entre les professionnels, dès lors qu’on accorde à chacun d’eux l’écoute et l’attention qu’il mérite.
Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO