17 mars 2020…La France entrait en confinement…

Il y a exactement cinq ans, le 17 mars 2020 à 12h00, la population entrait en confinement et la France basculait dans une expérience inédite, celle d’une crise systémique de nos sociétés et des organisations sanitaires. Des premiers cas de patients atteints du Covid étaient déjà pris en charge dans le secteur hospitalier privé sans rien savoir ou si peu du virus. Des clusters apparaissaient et des départements commençaient à virer au rouge. Aux côtés de nos collègues et confrères du secteur public, nous étions au front. Les deux journaux de bord publiés par la FHP-MCO en mars et mai 2020 au cœur de la pandémie, soulignent l’engagement, la solidarité, l’agilité des acteurs de terrain mais aussi l’apparition de « l’esprit Covid » permettant de dépasser de nombreux freins en termes notamment de répartition des prises en charge aux besoins sanitaires immédiats.

17 mars au 11 mai 2020 (55 jours), 30 octobre au 15 décembre 2020 (45 jours), 3 avril au 3 mai 2021 (28 jours), les vagues épidémiques et les restrictions nationales associées se sont succédées, puis des restrictions régionales se sont poursuivies en 2022. Le pied sur l’accélérateur, l’autre sur le frein, nous avons tenu la route et construit la réversibilité en 48 heures de nos organisations sous une pluie de règlementations. Des prouesses ont été réalisées.

Aujourd’hui, les experts nous alertent sur la forte accélération d’émergences virales au 21e siècle, sous l’effet combiné de la mondialisation, du changement climatique et de la pression anthropique sur les écosystèmes. Avons-nous tiré les enseignements de la pandémie du Covid ? Certes, la surveillance des agents pathogènes est renforcée, nous disposons d’un nouveau centre de crise sanitaire en veille permanente avec des effectifs doublés, et d’un stock de 1,4 milliard de masques. Mais en gestion de crise, nous avons aussi besoin de simplification. Saurons-nous collectivement, à titre exceptionnel, faire sauter à nouveau les verrous administratifs et normatifs pour le bénéfice des patients et des professionnels de santé ? Surtout, bien que nous ayons parfaitement fait nos preuves, « l’esprit Covid » appartenant malheureusement au passé, nous sera-t-il fait confiance, à nous acteurs de terrain, à nous acteurs de l’hospitalisation privée, en nous accordant les marges de manœuvre nécessaires pour faire face aux prochaines crises ?