Imagerie médicale : quelles innovations ?

L’imagerie médicale joue un rôle crucial pour dépister de multiples pathologies. Les images fournies par ces différentes techniques d’exploration constituent des outils diagnostiques essentiels et indispensables pour une prise en charge thérapeutique adaptée et la plus précoce possible. Zoom sur les dernières évolutions dans le domaine.

Qu’est-ce que l’imagerie médicale ?

L’imagerie médicale permet de visualiser et de capturer des clichés de l’anatomie des organes en évaluant leur taille, leur volume et leur localisation. Elle vise notamment à découvrir la formation d’une éventuelle lésion. Il s’agit de l’imagerie structurelle. Elle consiste par ailleurs à obtenir des informations plus poussées sur le fonctionnement des organes : leur physiologie, leur métabolisme, etc. On parle alors d’imagerie fonctionnelle.

Pour ce faire, elle emploie différents moyens d’acquisition et de restitution d’images du corps humain comme :

  • L’absorption de rayons X ;
  • La résonance magnétique nucléaire ;
  • La réflexion d’ondes ultrasons ;
  • La radioactivité.
  • Ces technologies ont énormément évolué depuis les simples radiographies jusqu’aux systèmes d’imageries avancées d’aujourd’hui. Les techniques se sont diversifiées et affinées, pour créer des images médicales de plus en plus précises. 

L’imagerie médicale ne cesse de se développer et de se perfectionner

Il existe aujourd’hui plusieurs techniques d’imagerie :

  • La radiographie : elleest la base de l’imagerie médicale. Elle fournit une image statique des structures internes du corps.
  • Le scanner ou tomodensitométrie : il permet d’obtenir des images en coupe du corps humain avec précision.
  • La scintigraphie : elle emploie des isotopes radioactifs pour évaluer l’activité métabolique de certains tissus et offre ainsi un aperçu fonctionnel plutôt que purement anatomique.
  • L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) : elle se distingue par sa capacité à fournir des images détaillées des tissus mous. Il exploite les propriétés des champs magnétiques et des ondes radio pour créer ses images, sans exposer le patient aux rayons X.
  • L’échographie ultrasonore : elle projette des ondes sonores pour capturer des images dynamiques des organes internes.
  • La Tomographie par Émission de Positons (TEP ou PETscan) : souvent couplée au scanner, elle révolutionne la détection et le suivi des cancers grâce à sa capacité à tracer des substances métaboliques marquées radioactivement.
  • La magnétoencéphalographie : elle permet de mesurer des champs magnétiques générés par les neurones du cerveau avec une visualisation in situ de l’activité cérébrale. Elle s’applique principalement en neurologie, mais aussi en cardiologie.

Zoom sur les différentes innovations en imagerie médicale et leur intérêt

De nouvelles technologies permettent aujourd’hui d’optimiser davantage l’utilisation de l’imagerie médicale pour toujours plus de précision. 

  • L’imagerie 3D: elle permet d’obtenir des vues détaillées des organes. Elle offre une vision beaucoup plus précise de ce qui se passe à l’intérieur du corps humain.
  • L’intelligence artificielle (IA) dans le traitement d’images: elle mêle à la fois l’analyse des images, mais peut aussi améliorer de la qualité de ces dernières, grâce à ses « connaissances » acquises en anatomie. Elle accélère ainsi l’analyse des données en les confrontant à une importante data permettant de comparer les clichés et de prédire les prédispositions à une pathologie.
  • Les algorithmes prédictifs: généralement interdépendants avec l’IA, ils consistent à anticiper les maladies avant même l’apparition des symptômes.
  • Le scanner à faible dose: cette technique d’imagerie médicale est recommandée pour dépister le cancer du poumon chez les personnes considérées comme à risque, notamment les fumeurs chroniques ou les anciens fumeurs. Contrairement au scanner classique, il utilise une quantité réduite de rayons, réduisant ainsi les risques pour le patient.
  • L’imagerie par ultrasons renforcée: elle utilise des ondes sonores pour créer des images de l’intérieur du corps et permet ainsi d’obtenir des diagnostics plus rapides.
  • La technologie de fusion d’images: cette technique combine des informations anatomiques et métaboliques pour plus de précision dans les résultats.

Des travaux de recherche prometteurs, dans le cadre du volet santé de France 2030 « Innovation santé 2030 », piloté par l’Agence innovation santé.

L’appel à projets consacré à l’imagerie médicale aide à la structuration d’une filière d’excellence de l’imagerie en France. Son objectif est de soutenir le développement de nouveaux équipements en imagerie médicale et de logiciels ou de plateformes innovantes qui enrichiront l’analyse des données collectées.

Les projets retenus répondent à des impératifs de santé publique majeurs et concernent des technologies qui seront au cœur des décisions médicales.

Présentations des projets des quatre lauréats retenus :

  • Holodoppler : développer un dispositif de mesure de Doppler optique par holographie numérique pour quantifier l’hémodynamique oculaire et améliorer le diagnostic et le suivi du glaucome et de l’hypertension. L’objectif est de développer un dispositif médical non invasif capable de mesurer quantitativement le flux sanguin oculaire avec une résolution temporelle et spatiale satisfaisante.
  • Heart Focus : développer de nouvelles briques logicielles et accélérer la commercialisation de leur dispositif logiciel de guidage de l’échographie cardiaque basé sur l’IA. L’objectif est d’aider les professionnels de santé à effectuer des examens d’échographie cardiaque pour répondre à la tension exercée par la hausse de la demande de soins.
  • Cervix : développer des solutions d’IA d’aide au diagnostic capables de caractériser avec précision les lésions du col de l’utérus à destination des médecins anatomo-cytopathologistes.
  • VisioThyroid : développer une solution d’IA d’aide au diagnostic du cancer de la thyroïde intégrant des algorithmes de traitement de l’image à destination des médecins anatomo-cytopathologistes. L’objectif est d’améliorer le taux de détection et de réduire le nombre de lobectomies et de thyroïdectomies réalisées à tort.

Cela représente un investissement industriel de 16,1 M€, dont près de 10 M€ d’aides publiques.

Plus l’imagerie médicale bénéficie de précisions, plus elle s’avère être un outil de diagnostic efficace !

Sources :