Les soins en urgence doivent-ils désormais être dispensés sous l’œil d’un vigile ? L’Hôpital privé Pays de Savoie à Annemasse a renforcé sa sécurité avec l’embauche d’un vigile présent 24/24 et 7 jours sur 7 pour rassurer les équipes et leur garantir la sérénité nécessaire à l’exercice de leur métier, suite à l’agression de 14 soignants aux urgences par deux individus. Notre incompréhension de la violence est encore plus grande lorsqu’elle s’abat sur les personnes qui prennent soin d’autrui.
« Ce n’est pas la violence de quelques-uns qui me fait peur, c’est le silence du plus grand nombre », déclarait Martin Luther King. Alors, appelons à une tolérance zéro pour toutes les formes de violence verbale et physique. La prévention des atteintes aux personnes et aux biens est un fil rouge quotidien qui guide notre management. En premier lieu, déclarons tout agissement sur la plateforme de signalement https://dgos-onvs.sante.gouv.fr/ , récemment améliorée. Enrichir cette base accroît notre connaissance des divers types de violence, des auteurs et des victimes, et des circonstances dans lesquelles se produisent les faits. Vous pouvez aussi solliciter l’appui de l’ONVS qui se déplace sur le territoire national, suite à des événements violents, ou dans le cadre d’un projet de mise en place d’une politique de sécurisation.
Croire que la violence n’arrive qu’ailleurs serait une erreur. La réalité de la violence peut s’exprimer à tout moment. Il convient donc d’anticiper et de la grader. Le recueil des signalements intègre une échelle de gravité guidée par le code pénal. Quatre niveaux concernent l’atteinte aux personnes : injures, insultes et provocations sans menaces ; menaces d’atteinte à l’intégrité physique ou aux biens de la personne, menaces de mort, port d’armes ; violences volontaires ; violences avec arme par nature. Trois niveaux concernent l’atteinte aux biens : vols sans effraction ; vols avec effraction ; dégradations ou destruction de matériel de valeur.
La prévention et la lutte contre les atteintes aux personnes et aux biens sont un enjeu capital pour les établissements de santé, elles entrent pleinement dans notre gestion des risques. Nous devons intégrer une nouvelle compétence de « sécurité », qui originellement ne fait pas partie du cœur de notre métier, et l’exercer dans le cadre d’un projet de service global avec un objectif de tolérance zéro à la violence.
Voir aussi le Plan pour la sécurité des professionnels de santé