L’hospitalisation privée est la grande oubliée du rapport sur la recherche médicale publié le 3 juin dernier et, en amont, de la lettre de mission ministérielle, de la liste des acteurs concertés, audités, et finalement des nouvelles règles d’allocation de ressources. Nos équipes de chercheurs et leurs établissements de santé sont « invisibilisés ».
Pourtant, le « travailler ensemble » est une clé pour réussir la transformation digitale de l’écosystème chirurgical avec l’aide de l’IA. Elle apportera en temps réel au chirurgien des données d’imagerie du patient opéré ainsi que des données compilées de registres sur des patients ayant le même profil. De même, disposer de données de cohortes de patients pouvant être utilisées comme comparateurs, validerait plus rapidement l’intérêt de nouvelles techniques et leur financement.
Est-ce que les données issues de l’activité des seuls chirurgiens exerçant dans les CHU suffiront, alors même qu’ils ne représentent que 15 % des praticiens ? L’appétit féroce de l’IA en datas mettra tout le monde d’accord, au risque sinon de voir la France distanciée par d’autres pays.
Pour cela, la recherche française doit embarquer la majorité des chirurgiens français pour collecter de très grandes quantités de données, et réfléchir à leur stockage dans des centres de données connectés entre eux, pour un partage entre tous.
La recherche française est à l’origine de la pratique chirurgicale révolutionnaire qu’est la cœlioscopie, à l’initiative d’un chirurgien du Privé faut-il le rappeler, nommée chirurgie 2.0 par le Pr Olivier Jardé, président de l’Académie de chirurgie, succédant à la chirurgie 1.0 « à ciel ouvert ». La France a ouvert l’ère de la chirurgie 3.0 robotisée en réalisant la première prostatectomie robotisée. Ne décourageons pas celles et ceux, quels que soient leur mode d’exercice et le statut de leur établissement, qui veulent apporter leurs contributions à l’avenir de la santé, et à la chirurgie 4.0 de l’IA. Les règles d’allocation de ressources des MERRI doivent être stabilisées dans le cadre d’une démarche pluriannuelle et prendre en compte l’importance de la place de la « donnée ».