IBODE : enfin une approche pragmatique

La FHP-MCO prône une professionnalisation croissante des métiers hospitaliers, et en particulier celui d’IBODE depuis 2015. La technicité de certains actes doit être reconnue pour une meilleure prise en charge du patient. Si l’objectif est partagé, la méthode choisie était jusqu’alors délétère et la FHP-MCO et la FHP ont porté, avec les syndicats médicaux, la voix du terrain pendant neuf années pour proposer d’autres solutions. En effet, réserver des actes au bloc opératoire exclusivement aux IBODE absents du marché de l’emploi, lui-même dans l’incapacité d’en former en nombre et dans les temps, signifiait fermer des centaines de blocs chirurgicaux.

Le décret du 23 octobre 2024, publié le 25 octobre au Journal officiel, marque enfin une rupture dans la méthode. Il est le résultat d’une analyse détaillée de la réalité de terrain. Ce décret permet aux infirmiers exerçant au bloc opératoire de réaliser tous les actes exclusifs dévolus aux IBODE, sous certaines conditions plus réalistes.

Nous ne pouvons que saluer la publication de ce décret très longtemps attendu, qui tient compte de la réalité d’exercice dans les établissements de santé publics et privés. Le corpus réglementaire devra encore être complété par des arrêtés à paraître, accompagnés d’un contrat d’engagement, pour que la démarche puisse être mise en œuvre.

Ce dossier a requis la mobilisation de centaines de professionnels de santé, de l’administration et du droit, des milliers d’heures de réunion depuis 2015. Désormais, il nous appartient, à nous établissements de santé, mais aussi à toutes les parties prenantes du dossier – État, fédérations d’employeurs, organisations représentant les IBODE, représentants des écoles de formation et des chirurgiens libéraux – de prendre nos responsabilités collectivement et de s’engager pleinement dans le dispositif.

Par ailleurs, nous continuerons de porter la nécessaire adaptation et simplification des dispositifs de formation, ainsi qu’une réforme de la formation professionnelle pour redonner aux établissements de santé les moyens financiers de bâtir des politiques de formation au regard de leurs besoins.