Cap sur l’innovation, comment ?

Innover est dans l’ADN de l’hospitalisation privée. Les patients attendent les meilleurs soins et les praticiens optent pour les techniques les plus modernes. Nos établissements déploient des dispositifs innovants nonobstant un cadre financier non stabilisé, et se retrouvent en avance de phase institutionnelle. Cette stratégie tire les pratiques hospitalières vers le haut mais comporte des risques économiques importants et pénalisants.

Tout d’abord, l’évolution des pratiques médicales – le recours aux robots notamment – a été injustement appréciée ces dernières années par une tarification GHS qui couvre au mieux le prix des consommables. La liste des GHS concernée par des prises en charge novatrices doit être actualisée et l’étude nationale des coûts de production, aujourd’hui désuète car n’intégrant pas ces nouvelles pratiques, doit être retravaillée à cette fin.

Ensuite, la réforme du dispositif RIHN concernant les actes de biologie et d’anatomopathologie innovants est sur les rails, indique le ministère, qui poursuit quatre objectifs. La Loi a donné à la HAS un rôle majeur dans ce dossier lui permettant de rentrer dans une dynamique de révision des actes concernés. Un projet de texte pour finaliser la mise en œuvre de la réforme (RIHN 2.0) est en attente de publication. La HAS en fait la promotion lors d’un webinaire « RIHN 2.0 : principes et procédure de demande ».

Enfin, la gouvernance de la liste en sus doit être redéfinie. Les fédérations hospitalières restent dans l’attente des propositions de refondation de cette gouvernance, avec comme objectif d’avoir une démarche pluriannuelle pour apporter la nécessaire lisibilité aux établissements de santé. Au 30 septembre, étant sans nouvelles, la poursuite d’un moratoire est indispensable pour 2025. La FHP-MCO échange néanmoins de son côté avec certains industriels et avec le SNITEM.

Sur les grandes orientations, il est urgent de s’accorder et de respecter trois principes de gouvernance de la liste en sus : une gestion pluriannuelle de l’évolution de la liste est indispensable pour préserver une visibilité des managers, un produit n’est radié que lorsqu’il est arrivé à maturité de développement de sa pratique, une compensation totale du montant radié doit être intégrée au sein des tarifs des GHS. Il faut que chacun ait à l’esprit que toucher à la liste en sus de manière aveugle, avec comme seul objectif de faire des économies, peut impacter directement les prises en charge des patients.

Aucune équipe soignante, aucun patient, n’accepteront de revenir vers moins de modernité. Visibilité, stabilité et accompagnement financier sont indispensables, et vite.