Au séminaire stratégique de la FHP-MCO, deux directeurs de maternités privées éplorés ont exhorté la représentante du ministère de la Santé à agir vite car ils pourraient devoir à très court terme prendre une décision de fermeture, comme l’ont prise 44 autres de nos collègues depuis 2014.
Le rapport de la Mission d’information sur l’avenir de la santé périnatale et son organisation territoriale, sorti la semaine dernière, décrit un « tableau clinique alarmant » et « un système au bord de la rupture ». La baisse de 285 000 naissances en France interroge profondément l’avenir des maternités, tant sur leurs missions que sur leur financement. Le Data : État des lieux de l’activité obstétrique de la FHP-MCO, publié en juin, montre que cette baisse de la natalité est surtout ressentie par le secteur privé qui a perdu en 16 ans, 46 % de son activité et 10 % de sa part de marché, qui s’élève à 18 % seulement aujourd’hui. Résultat : 40 départements sont sans maternités privées, et sans surprise, un tiers des parturientes indiquent ne pas avoir le choix de leur maternité, dans une récente étude menée par le Sénat. De même, elles fixent la proximité, à égalité avec la qualité des soins, comme leur premier critère de choix.
Sans évolution du cadre d’exercice, les maternités privées vont-elles toujours être capables d’assurer la prise en charge des accouchements qu’elles réalisent ? Nous avons largement contribué aux travaux de la Mission d’information en avril, et retenons 6 recommandations plus particulièrement impactantes sur les établissements de santé, sur les 16 publiées par le Sénat en cette rentrée : développer de nouveaux critères de certification spécifiques aux activités de maternité, relancer et renforcer le Prado maternité, labelliser les offres d’accompagnement autour des 1 000 premiers jours, garantir des effectifs de professionnels médicaux, publier d’ici à 2025 une révision des décrets de 1998. N’oublions pas le financement, qui n’est toujours pas à l’ordre du jour du ministère de la Santé, bien que prescrit par la mission IGAS sur la réforme du financement de la T2A.
Nos maternités ne survivront pas si les intentions ne sont pas suivies d’actes.