Delphine BALERDI, nouvelle présidente, et Pascal DELUBAC, précédent président de la FHP Occitanie
Monsieur Delubac, vous quittez la présidence de la FHP Occitanie, quel bilan faites-vous de vos années d’engagement ?
Mon engagement commence en 1992… Il m’a offert des rencontres riches, des échanges de qualité, le plaisir de travailler avec des gens exceptionnels.
Le premier constat est que l’engagement syndical implique une perpétuelle remise en question. J’ai vécu les plans régionaux de santé (PRS) 1, 2, puis 3. J’ai siégé dans des comités régionaux d’organisation sanitaire, des commissions de conciliation et d’indemnisation, néanmoins je demeure un homme de terrain.
L’hospitalisation privée a su s’adapter et résister aux réformes : PMSI, T2A, dotation populationnelle… Par défaut de communication, elle est soumise aux préjugés par méconnaissance et absence de reconnaissance de son activité alors qu’elle est engagée, rigoureuse, travailleuse, et capable d’empathie.
La fédération défend les intérêts de toute l’hospitalisation privée et la coexistence de deux secteurs. Les secteurs public et privé sont indispensables à la stabilité du système.
Je suis ravi que Delphine prenne la présidence de la FHP Occitanie. Cette élection a été préparée. Je lui passe le relais en toute confiance.
Delphine Balerdi, vous venez d’être élue à la présidence de la FHP Occitanie. Quels sont les projets en cours ?
À la présidence de la FHP Occitanie, j’ai la volonté de participer à la démocratie sanitaire dans l’intérêt de tous.
Les premiers enjeux seront : la mise en œuvre de la réforme des autorisations, le renouvellement des autorisations et la défense de tous les adhérents dans les prochaines commissions spécialisées de l’organisation des soins (COSOS).
À moyen terme, la FHP Occitanie doit être partie prenante de la mise en œuvre du PRS 3 paru en novembre 2023, et doit veiller à la bonne conduite des missions d’évaluation. En Occitanie, du fait de la forte expansion démographique, les objectifs du PRS 3 sont ambitieux. Nous bénéficions de nombreuses autorisations supplémentaires, sans pour autant que nous en connaissions les modalités de financement. La réforme du financement bouleverse notamment les urgences, le SMR, le PSY, et bientôt les soins critiques. C’est pourquoi, la FHP Occitanie se doit d’être engagée dans les comités consultatifs d’allocation des ressources (CCAR).
La fédération est historiquement impliquée dans la formation des jeunes, elle prévoit la construction de nouveaux locaux destinés aux instituts de formation de l’AEHP* à Toulouse et à Perpignan, ce qui implique l’opportunité de former de nouveaux professionnels.
Que retenir de votre premier séminaire stratégique le 1er juillet 2024 ?
La FHP Occitanie s’est dotée d’une feuille de route en trois axes. D’une part, le financement et la territorialisation de l’offre de soins passent par la collaboration avec les conseils territoriaux de santé (CTS). Nous devons animer et former les adhérents dans leur rôle de mandataire. D’autre part, la définition de filières de soins doit s’organiser en collaboration avec l’hospitalisation publique et les usagers. Enfin en matière de RH, la FHP Occitanie doit accompagner les établissements qui la composent afin de rendre le secteur privé attractif pour les jeunes générations.
Ces grandes lignes co-construites seront portées par les membres du conseil d’administration qui, d’ores et déjà, définissent les leviers d’action et identifient les mandats pour promouvoir les projets. J’ai totalement confiance en cette équipe soudée et habituée au travail d’équipe. Je suis convaincue de sa capacité à mener le programme sur lequel nous nous sommes engagés.
* Association éducative pour l’hospitalisation privée