L’immunothérapie dans le traitement du cancer : Renforcer le système immunitaire pour lutter contre les tumeurs

Agir sur le système immunitaire pour combattre les tumeurs cancéreuses constitue une approche thérapeutique porteuse d’espoir. Nous vous expliquons plus en détail les mécanismes de l’immunothérapie et son intérêt.

Un peu d’histoire…

L’immunothérapie a été découverte au début du XXe siècle avec les injections intratumorales de bactéries par le chirurgien William B. Coley. Elle a connu une véritable expansion au XXIe siècle, où elle s’est imposée comme le quatrième et le plus important pilier du traitement des cancers. Depuis 2010, cette stratégie thérapeutique connaît un important essor dans le domaine de l’oncologie.

Qu’est-ce que l’immunothérapie ?

L’immunothérapie agit sur le système immunitaire pour l’aider à lutter contre une maladie. Elle consiste à administrer des substances stimulant les défenses immunitaires du patient, pour lutter contre des pathologies comme le cancer ou encore des maladies dégénératives.

Quel est le rôle du système immunitaire ?

Le système immunitaire se compose de différents types de cellules (globules blancs, anticorps, système lymphatique, moelle osseuse, thymus, rate, amygdales, appendicite). Il a pour rôle de protéger l’organisme.

Ce système biologique complexe a pour mission d’identifier, de maîtriser et de détruire les particules étrangères. Il est chargé de détecter les bactéries ou les virus, ainsi que les cellules anormales, comme les cellules cancéreuses, avant qu’elles n’affectent notre organisme.

En cas d’agression, le système immunitaire utilise deux types de réponses :

  1. Une réponse immunitaire immédiate et naturelle. Elle constitue le premier rempart de l’organisme en cas d’infection ou de maladie.
  2. Une réponse immunitaire adaptative ou spécifique. Elle est activée lorsque l’organisme est exposé à certaines maladies. Cette réponse spécifique est plus tardive et est adaptée à chaque agent infectieux. En cas d’attaque ou en présence de cellules anormales, des anticorps sont produits et viennent se lier à des protéines présentes à la surface de ces cellules : les antigènes. Cette reconnaissance des antigènes enclenche alors les mécanismes immunitaires pour rejeter ou détruire les cellules étrangères ou anormales.

Toutefois, il est possible que les cellules cancéreuses parviennent à déjouer le système immunitaire. Ces dernières ne sont alors pas reconnues comme des cellules étrangères ou anormales. Les mécanismes de défense de l’organisme sont alors incapables de les cibler. Ces cellules tumorales peuvent ainsi proliférer librement.

L’intérêt de l’immunothérapie dans le traitement du cancer

Les cellules cancéreuses brouillent les signaux du système immunitaire. Elles présentent de profonds remaniements génétiques, leur permettant d’acquérir des propriétés malignes. Au fur et à mesure que le cancer évolue, ces cellules cancéreuses poursuivent leur transformation. Elles s’adaptent à leur environnement pour l’exploiter à leur avantage et poursuivre leur multiplication.

Certains antigènes tumoraux immunogènes cessent alors d’être exprimés et échappent à la surveillance du système immunitaire. Les cellules malignes se mettent notamment à produire de nouvelles protéines qui inactivent les défenses de l’organisme.

En cas de cancer, l’immunothérapie ne s’attaque pas directement à la tumeur comme le font la chimiothérapie ou la radiothérapie. Elle stimule les cellules immunitaires du patient, pour l’aider à reconnaître les cellules cancéreuses et les détruire.

Cette approche thérapeutique est particulièrement intéressante dans le traitement du cancer. Cette maladie n’est aujourd’hui plus considérée du seul point de vue de la tumeur, mais aussi de celui de son environnement dans l’organisme et de ses interactions avec le système immunitaire.

L’immunothérapie est chargée de « réveiller » un système immunitaire « endormi »

L’immunothérapie ne vise pas directement une tumeur maligne. Elle agit principalement sur le système immunitaire du patient pour qu’il soit capable d’attaquer les cellules cancéreuses. Elle stimule certaines cellules immunitaires pour les rendre plus efficaces ou pour rendre les cellules tumorales plus reconnaissables par le système immunitaire.

Les différents types d’immunothérapie

Il existe plusieurs types d’immunothérapie qui mobilisent différemment l’immunité.

  • Les médicaments d’immunothérapie non spécifiques. Ils stimulent l’activité globale du système immunitaire par l’intermédiaire des cytokines (protéines qui jouent un rôle de médiateur dans l’inflammation), sans cibler spécifiquement la tumeur.
  • Les immunomodulateurs. Il s’agit d’une nouvelle stratégie de soins. Ce sont des anticorps administrés par voie veineuse. Ils stimulent une partie ou bien la totalité du système immunitaire selon les besoins. Ainsi, ils le réactivent en agissant sur des points de contrôle pour inhiber le système immunitaire (liaison inhibitrice entre la cellule cancéreuse et certaines cellules de l’immunité).
  • Les vaccins thérapeutiques. Ils permettent de diriger spécifiquement le système immunitaire contre les cellules cancéreuses. La vaccination thérapeutique permet alors de déclencher une réponse immunitaire « mémoire » qui devrait protéger le patient contre une rechute.
  • La thérapie cellulaire. Cette technique consiste à prélever des lymphocytes T dans le sang du patient. Ils sont ensuite modifiés in vitro afin qu’ils expriment à leur surface des récepteurs spécifiques, qui reconnaissent un antigène tumoral. Une fois modifiées, ces cellules sont appelées « CAR-T » (pour Chimeric Antigen Receptor-T Cells). Elles sont multipliées en laboratoire et réinjectées en grande quantité dans l’organisme du patient afin qu’elles détruisent les cellules cancéreuses.
  • La virothérapie. Cette technique consiste, quant à elle, à employer des virus modifiés pour attaquer de façon ciblée les cellules tumorales.

Sources :