Maladie de Ménière Quels sont les facteurs déclencheurs ? Comment prévenir les crises ?

En France, entre 50 000 et 100 000 personnes sont touchées par la maladie de Ménière. Cette pathologie chronique provoquant des vertiges, se manifeste par des crises d’intensité variable et imprévisible. Quels sont les facteurs déclencheurs et comment prévenir l’apparition d’une crise ? Explications.

 

La maladie de Ménière, qu’est-ce que c’est ?

Décrite pour la première fois en 1861 par un médecin français : le Dr Prosper Ménière, cette pathologie porte son nom. Également appelée « syndrome de Ménière », cette maladie affectant l’oreille interne, se caractérise par d’importants vertiges, accompagnés de sifflements et de bourdonnements dans les oreilles (des acouphènes) voire parfois, une baisse de l’audition. Dans 80% des cas, la maladie de Ménière affecte une seule oreille mais elle peut aussi être bilatérale. Les personnes les plus touchées ont entre quarante et soixante ans en moyenne et concerne davantage les femmes.

Quelles sont les causes de la maladie de Ménière ?

La maladie de Ménière serait causée par un excès d’endolymphe dans l’oreille interne augmentant la pression à l’intérieur de celle-ci, empêchant les sons d’être perçus correctement et brouillant les signaux d’équilibre envoyés au cerveau. Ne sachant pas comment réagir, le cerveau dysfonctionne et se met en crise.  

7 symptômes évocateurs :

  1. Des vertiges provoquant des troubles de l’équilibre ;
  2. Une incapacité à se déplacer ;
  3. Une baisse de l’audition avec des acouphènes ;
  4. Des nausées parfois accompagnées de vomissements ;
  5. Des malaises ;
  6. Des mouvements oculaires rapides et incontrôlables ;
  7. Un épuisement physique et psychique.

Les crises pouvant durer de quelques minutes à près de vingt-quatre heures parfois, sont la plupart du temps imprévisibles, ce qui crée une importante source d’angoisse pour ceux qui en sont atteints. Si la plupart des malades, n’ont que « quelques » crises par an ou bénéficient d’une période de rémission pouvant durer plusieurs années entre chaque crise, d’autres y sont sujet plusieurs fois par semaine.

Comment poser le diagnostic de la maladie de Ménière ?

Le diagnostic de la maladie de Ménière ne peut être confirmé qu’après plusieurs crises et seulement lorsque toutes les autres causes possibles de vertiges, d’acouphènes et de surdité ont été éliminées par des examens complémentaires à savoir :

  • Un bilan auditif. L’audiométrie tonale détermine les fréquences des sons (aigus ou graves) que la personne ne peut plus entendre et le niveau sonore en dessous duquel elle ne perçoit plus les sons également.
  • Une audiométrie vocale. Elle permet d’évaluer le retentissement de la perte d’audition sur la compréhension des mots et donc sur la vie quotidienne.
  • Unexamen vidéonystagmographique. Il vise à évaluer la fonction vestibulaire et donc l’équilibre.
  • Une imagerie par résonance magnétique (IRM) est souvent nécessaire pour vérifier l’absence d’autre cause de vertige dont les symptômes peuvent être comparables à ceux de la maladie de Ménière, comme les tumeurs des voies auditives.

Quels sont les facteurs déclencheurs de la maladie de Ménière ?

Selon certains spécialistes ORL (Oto-Rhino-Laryngologie), la maladie de Ménière serait le résultat de la réactivation d’un virus dit « neurotrope ». Sous l’influence de divers facteurs, ce type de virus pourrait se disséminer en partant d’un ganglion nerveux du nerf facial à travers l’ensemble du nerf.

D’autres facteurs de risque sont également évoqués comme :

  • Une prédisposition génétique ;
  • Un dérèglement du système immunitaire ;
  • Une allergie ;
  • Un stress important ;
  • Une grande fatigue ;
  • Des changements de pression (à la montagne, en avion…) ;
  • La consommation d’aliments très salés ou contenant de la caféine.

Comment prévenir une crise ?

Le plus souvent imprévisible, il est conseillé de tenir un calendrier en y notifiant la survenue des crises afin de mieux comprendre quels peuvent être les facteurs déclencheurs afin de les éviter sur le long terme. Il est ainsi possible de prévenir la venue d’une crise, en adaptant son hygiène de vie et en suivant un traitement médicamenteux.

  • Le régime alimentaire : une alimentation pauvre en sel participe à réduire les vertiges. En effet, les aliments et les boissons riches en sodium peuvent faire varier la pression dans les oreilles, puisqu’ils contribuent à la rétention d’eau. Il est donc conseillé d’éviter de consommer des plats préparés qui en sont riches. Il est également important de limiter ses apports en caféine, en sodas et en boissons alcoolisées qui procurent un effet excitant.
  • L’hygiène de vie : limiter le stress est essentiel pour prévenir les crises. Une prise en charge psychologique peut être bénéfique pour mieux contrôler ses émotions. Pratiquer des exercices de relaxation et de respiration contribue également à se détendre.
  • La rééducation : la rééducation vestibulaire chez un kinésithérapeute participe à renforcer son équilibre.
  • L’appareillage auditif : consulter un spécialiste de l’audition pour obtenir un appareillage afin de compenser la perte auditive et/ou un acouphène invalidant est parfois nécessaire.

Par ailleurs, plusieurs médicaments peuvent être prescrits pour soulager les crises :

  • Des antivertigineux en cas de vertiges ;
  • Des antiémétiques pour limiter les vomissements ;
  • Des anxiolytiques pour aider les patients à se détendre face à l’anxiété que génère la maladie ;
  • Des diurétiques pour favoriser l’évacuation des liquides et ainsi réduire la pression dans l’oreille interne ;
  • Des antihistaminiques (médicaments destinés à traiter les allergies) et/ou des corticoïdes sont parfois préconisés en cas de baisse brutale de l’audition. Ils diminuent l’intensité des vertiges et des bourdonnements.

Sources :