Dr Jean-Marc CATESSON, président de la FHP Hauts-de-France
Comment la préparation du plan régional de santé s’est-elle déroulée dans les Hauts-de-France ?
Cette préparation s’est déroulée normalement. Nous avons eu l’opportunité d’échanger au fil des nombreuses réunions auxquelles nous avons participé. La plupart de nos demandes ont été entendues. Elles portaient sur des autorisations supplémentaires en équipements lourds, en chirurgie cancérologique et nous souhaitions obtenir plus de lits de médecine pour accompagner en amont et en aval nos structures chirurgicales. Nous ne les avons pas obtenus puisque la Fédération hospitalière de France (FHF) régionale a émis son véto. Les Hauts-de-France sont une région « rose » dans laquelle nous sommes certes écoutés mais pas toujours suivis.
Nous bénéficions néanmoins de la part de l’ARS d’une écoute favorable. De plus, le service juridique de l’agence répond systématiquement à nos sollicitations. Nous observons aussi que les problématiques budgétaires demeurent omniprésentes lors d’arbitrages.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Malgré les promesses, nous restons vigilants. Pour l’attribution de certaines implantations la bataille sera rude. La FHF se targue par voie de presse qu’elle obtiendra des autorisations actuellement non programmées dans le PRS. Nous veillons à ce que l’ARS maintienne ses positions dans la réalisation du PRS. Presque tous les hôpitaux du territoire étant déficitaires, la tentation de leur attribuer plus d’autorisations pour résorber le déficit existe. Nous sommes attentifs et nous mènerons les recours nécessaires, le cas échéant.
La raison médicale, la localisation des équipes et l’expérience des praticiens ont guidé les décisions prises en compte dans le PRS. Nous n’avons aucun intérêt à désorganiser les flux locaux existants. La logique médicale a été parfaitement étudiée et validée mais face à la puissance de la FHF, le risque de ne pas appliquer ce qui a été décidé, existe.
Comme dans d’autres régions, il est reproché à la FHP d’une part de ne pas participer à la permanence des soins et d’autre part de voler des praticiens à l’hôpital public. Avec six services d’urgences sur 50 nous participons à la permanence des soins selon nos moyens et nous contribuons largement à la continuité des soins pour les pathologies dans lesquelles nous disposons des outils et des équipes. Et puis, les praticiens du secteur public viennent spontanément chez nous rechercher des postes et lorsqu’ils sont compétents nous les gardons.
Sur notre territoire, le PRS est empreint de promesses et les règles du jeu ont été respectées. Nous avons été écoutés mais nous demeurons en alerte durant la phase de réalisation à venir.