Les maternités sont frappées par la pénurie des ressources humaines, obstétriciens, pédiatres, sages-femmes. Le risque de fermeture temporaire est une réalité pour 8 % des maternités répondantes à notre enquête, et pour 22 % qui en prévoient près de 280 jours d’ici la fin de l’année, particulièrement en ces mois de juillet et août 2023. La situation des maternités privées est aussi préoccupante au regard de la baisse de cinq points en moyenne de l’activité au cours des cinq premiers mois de l’année, par rapport à 2022. Le devoir impérieux de nos tutelles d’accompagner les maternités s’impose à très court terme cet été, et lever les difficultés structurelles s’impose aussi à moyen terme. Dans le cadre des travaux actuels portant sur la réforme de financement des établissements de santé, la FHP-MCO porte un nouveau modèle visant à sécuriser une partie des ressources des maternités et à reconnaître l’activité des urgences obstétricales.
Retrouver de l’attractivité passera par des mesures financières pour les professionnels de santé : rendre possible la facturation des honoraires des actes et consultations externes des sages-femmes salariées de nos cliniques et hôpitaux privés, reconnaître à sa juste valeur les PDSES et astreintes des gynécologues-obstétriciens et des pédiatres partiellement reconnues dans la convention médicale, ou encore, réduire le coût de l’assurance RCP des praticiens.
Réduire la pénurie des soignants passera aussi par des mesures organisationnelles : affecter des internes au prorata des capacités des maternités, faciliter les installations de sages-femmes libérales en cabinets secondaires dans les maternités, et anticiper l’année de non-diplomation des sages-femmes en 2028.
Avec 18,2 % des prises en charge des grossesses et de l’accouchement en France, la naissance est aussi notre métier et il nous appartient de le défendre.