Le CNOM constate une augmentation de la violence
L’observatoire sur la sécurité des médecins révèle une augmentation de 23 % des violences signalées par les médecins. 71 % des déclarants sont généralistes. Une sous-déclaration des médecins des établissements publics et privés est notée.
Par ailleurs, souligne le rapport du CNOM, trop peu de médecins vont jusqu’au bout de la démarche : en 2022, 31 % seulement des médecins portaient plainte sur les 1 244 déclarations.
Le Conseil national invite les médecins à se tourner vers leurs conseils départementaux de l’Ordre lorsqu’ils font face à ces violences (violence physique, verbale, harcèlement, etc.). Un dispositif d’écoute est mis en place avec le service d’entraide de l’ensemble des conseils départementaux de l’Ordre des médecins.
Après les généralistes, ce sont les cardiologues et les psychiatres qui sont les plus touchés. D’une manière générale, les femmes représentent 56 % des déclarants.
Les 2 régions les plus touchées sont les Hauts-de-France (233 déclarations) et l’Île-de-France (176 déclarations). Avec une seule déclaration, la Corse est selon l’observatoire la région la moins touchée.
Côté départements, le Nord (139) et les Bouches-du-Rhône (79) arrivent en tête.
À l’inverse, 17 départements n’enregistrent que 1 ou 2 déclarations.
Dans 58 % des cas, l’agresseur est le patient et dans 18 % des cas, l’accompagnant.
80 % des faits déclarés sont des atteintes aux personnes et dans 73 % des cas, des agressions verbales et des menaces. 7 % des déclarations témoignent d’agression physique.
56 % des violences se déroulent en centre-ville, 19 % en banlieue et 21 % en milieu rural.
Les motifs de l’incident sont : un reproche relatif à une prise en charge (33 %), un refus de prescription (20 %), une demande de falsification de document (11 %), un temps d’attente jugé excessif (10 %), le vol (9 %).
31 % des déclarants auprès de leurs conseils départementaux de l’Ordre des médecins ont déposé plainte.
2 infirmiers sur 3 déjà victimes de violences
66 % des 31 000 répondants au conseil de l’Ordre des infirmiers ont été victimes de violences dans leur exercice. 73 % en ont été témoins, et pour 40 % d’entre eux, plusieurs fois par an, et pour 15 %, toutes les semaines ou presque.
L’Ordre national des infirmiers vient de présenter les résultats d’une grande consultation tenue entre la dernière semaine d’avril et le début du mois de mai, auprès de ses membres.
75 % des infirmiers ont été victimes ou témoins d’insultes, 45 % de menaces physiques, 43 % de dénigrement, 37 % de coups, 16 % de menaces de mort, 10 % de dégradation de biens personnels. Ces violences se retrouvent dans tous les lieux d’exercice de la profession : pour 42 % d’entre eux, le dernier incident subi était à l’hôpital, pour 26 % au domicile du patient, pour 15 % en EHPAD et pour 11 % dans une clinique.
Parmi les principales causes de violence : les reproches liés à la prise en charge (48 %), les troubles cognitifs (42 %), l’état d’ébriété ou de prise de stupéfiant (23 %) ou le temps d’attente jugé trop long (28 %).
38 % des infirmiers victimes ou témoins n’ont effectué aucune démarche après une violence.
Ces violences sont de nature très diverse – verbale, physique mais aussi sexuelle : 75 % ont été des insultes, 45 % des menaces physiques, 43 % du dénigrement, 37 % des coups, 16 % des menaces de mort, 10 % une dégradation de biens personnels. Dans 4,85 % des cas, l’agresseur a utilisé une arme.
Globalement, 54 % des infirmiers ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail.
Enfin, 25 % disent avoir été victimes de harcèlement professionnel.
26 % envisagent de quitter la profession dans les 12 mois.
1 minute de silence pour Carène
« Le décès de Carène est un drame qui nous anéantit tous », a déclaré François Braun qui a invité mardi dernier les professionnels de santé ainsi que tous les visiteurs de Santexpo, à respecter une minute de silence.
« Le choc que nous avons tous subi hier, lors de l’agression de deux d’entre nous au CHU de Reims est, je le sais, dans toutes les têtes ce matin. Le décès de Carène est un drame qui nous anéantit tous. Je réitère mon soutien total aux victimes, à leurs familles, à leurs proches, aux équipes qui les ont prises en charge, et plus largement à toute la communauté hospitalière de Reims. » François Braun, discours inaugural à Santexpo.
« Le drame qui a touché notre consœur Carène Mezino, tuée alors qu’elle exerçait son métier, montre à quel point notre profession est exposée aux agressions et aux brutalités de toutes sortes. Les infirmiers sont des acteurs majeurs des soins de proximité, des acteurs de première ligne qui contribuent au ciment de la société. Chaque acte de violence qu’ils subissent est inacceptable, à titre individuel pour la victime, mais aussi à titre collectif pour les autres professionnels témoins de ces faits, pour les patients et globalement pour le fonctionnement des services de santé. » Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers.
La recherche clinique privée se développe
Des médecins libéraux, rejoints par des paramédicaux, s’engagent dans des projets de recherche clinique au sein de GCS privés qui deviennent de véritables laboratoires d’innovation. Le Dialogue Santé n°45 est arrivé dans vos boîtes aux lettres.
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